Post-évangélisme : quelles perspectives?
Voici une compilation d'articles publiés dans ce blog, tous relatifs à la mouvance post-evangélique.
Définition
Le post-évangélisme est un mouvement d'anciens adeptes de l'évangélisme, celui issu des Réveils du 19e siècle, parfois lié au phénomène émergent de l'Église, mais comprenant une variété de personnes qui se sont distancées du christianisme évangélique classique dominant pour des raisons théologiques, politiques ou culturelles. La plupart de ceux qui se décrivent comme post-évangéliques sont toujours des adeptes de la foi chrétienne sous une forme ou une autre. Les promoteurs de ce blog peuvent se cataloguer dans cette nouvelle mouvance, avec toutefois encore un fort ancrage dans le protestantisme et l'évangélisme classique.
Un survol des aspects qui ont changé fondamentalement la spiritualité et la pratique évangélique classique: Pouvoirs / Mentalités / Théologies / Ecclésiologie / Profil du responsable / Communication / Architecture / Organisation sociale / Repères / Cadrage du mal / Conquête
Le plus grand frein à l'innovation, moteur de développement de nos communautés, c'est l'habitude, et celle-ci, s'est bien installée. Pourquoi changer de manière de penser et de faire, lorsque l'évangélisme classique, qui a donné de très bons résultats, est enfin, un tant soit peu, pris au sérieux et se profile comme un sérieux concurrent des grands blocs catholiques et réformés?
Le modèle de l'école républicaine avait l'avantage d'être un service gratuit.
Les communautés faisaient largement appel aux dons pour se financer. Aujourd'hui, il y a une forte propension à se financer en transformant les services à l'église en entreprise commerciale. C'est une des tendances montantes du post-évangélisme.
Les nouvelles cultures numériques nous poussent à reréfléchir nos contenus théologiques. Il ne s'agit plus de relooker la théologie calviniste où celle issue du 19e siècle. Si nous atteignons le plafond de verre dans notre évangélisation, c'est aussi parce que nos théologies du salut sont obsolètes pour notre Europe plus catéchisée du tout.
Esquisse d'une nouvelle théologie en relation avec la culture numérique (partie 1). Les auteurs, Henri et Martine Bacher, expliquent ce qui les a conduit à développer une nouvelle approche et une nouvelle formulation. Rassurez-vous, ils ne remettent pas en cause, la théologie basique du christianisme. Le Credo, partagé par les grandes confessions chrétiennes reste leur base de formulation et de pratique.
Esquisse d'une nouvelle théologie en relation avec la culture numérique (partie 2). Les auteurs parlent de théologie intuitive, liée à l'émotion qui développe un autre type d'intelligence. Les images, l'approche parabolique vont être prépondérantes. C'est l'oralité électronique qui va prendre le lead pour servir de creuset à la nouvelle théologie.
La communauté liturgique n'est pas le Corps du Christ. On a trop misé sur le savoir et la connaissance pour faire communauté, alors que c'est le « care » des Anglosaxons qui devrait prédominer à l'avenir. D'autant plus que le savoir se récupère maintenant facilement sur le Net, alors que le prendre soin se trouve très peu sur les supports numériques. On a bien un smartphone pour communiquer, mais est-ce qu'on a, au bout de la communication, une personne qui est prête à laisser tomber sa préoccupation du moment pour courir nous aider?
Commençons par réfléchir au renouvellement de nos cadres. Dans le passé, la communauté s'organisait autour d'un pasteur, si possible diplômé en théologie. C'était le professionnel qui s'entourait de bénévoles qui étaient souvent sélectionnés sur la base du volontariat, (être de bonne volonté) et non parce qu'ils étaient talentueux. Ce sont les talents, y compris pour le pasteur, qui devraient faire la différence.
Nous avons compilé une cinquantaine d'idées de prédication construites sous forme parabolique. Nous trouvons notre inspiration plus dans les réseaux sociaux. Comme le Christ, pour formuler la plupart de ses messages a largement puisé dans des situations du quotidien (le semeur, l'ivraie, le juge inique, etc...).
Dans la Bible, les plus grandes affirmations théologiques se sont souvent affirmées autour d'un repas. Nous proposons des animations autour d'un repas. Celui-ci est pris comme activité structurante. C'est aussi une manière de proposer une activité de formation spirituelle qui ne repose plus sur l'étude et l'analyse d'un texte biblique.
Comment réévangéliser l'Europe?
Dans le contexte européen la notion de transcendance est complètement perdue. Aujourd'hui, en Europe, le Dieu du judéo-christianisme est vraiment mort et il n'est même pas remplacé par d'autres divinités ou croyances amenées dans les bagages des migrants.
Les Réformateurs du 16e siècle et les Réveillés du 19e ont fortement valorisé le péché, le jugement et, par conséquent, l'enfer. Ne faudrait-il pas, en premier pointer le paradis? Remettre l'accent sur notre destinée éternelle, voulue par Dieu, celle d'une Vie dans son paradis. Or, nous commençons par mettre le pas-encore-chrétien devant un juge, au lieu de présenter le bonheur avec Dieu.
Nous, évangéliques, nous n'avons pas grand-chose à montrer. C'est bien ça, une grande faiblesse dans un monde culturel qui donne la prééminence aux images. Dans les Actes des Apôtres, il est souvent question de miracles. Dans notre monde évangélico-protestant nous pensons. Nous sommes de très bons analystes de la Bible, mais de piètres montreurs de réalités spirituelles. Pas seulement au niveau de la visualisation du message, mais surtout dans notre manière de vivre l'évangile.
Pourquoi nos messages patinent-ils?
Nous devons reformuler le message de l'évangile pour des personnes non-catéchisées. Le message que nous formulons pour un monde piloté par les images, les sons, la musique, le visuel ne correspond plus à la compréhension de notre public à atteindre.
La prise en compte du fonctionnement de notre cerveau pour travailler une nouvelle théologie. Cette fois-ci, ce sont des cathos qui nous ont mis sur la piste, dont un cardinal qui nous encourage à développer une pensée nouvelle sur l'inculturation.
L'autoroute de l'écrit et de la lecture a quatre siècles d'existence, le numérique culturel n'a que quelques décennies, mais ses leviers sont tellement puissants qu'on y roule à tombeau ouvert. Chaque «autoroute» développe sa manière de penser, de se comporter, de croire, de communiquer ses valeurs. Elle favorise également, le long de son parcours, des pôles d'enseignement, de vulgarisation, d'éducation qui se greffent sur ces axes de communications.
Toutes nouvelles activités théologiques et culturelles comportent des risques. Le post-évangélisme produira également de très bonnes évolutions, mais aussi passablement de déséquilibres. Nous sommes parfaitement conscients que nos propositions sont aussi liées à des déviances, des disfonctionnements. Il n'existe aucune approche de la réalité qui ne génère des déséquilibres.
Le monde s'accélère, quel sera l'avenir de l'église? Il sera forcément sombre, selon les indications bibliques. Comment préparer, déjà aujourd'hui, l'Église à entrer dans ces temps de la fin? En sachant bien que c'est de la prospective et non de l'ordre de la prophétie, puisque le réformateur Luther était déjà convaincu, en son temps, dans sa génération, du retour du Christ. Pourtant, je pense qu'on a plus de raisons de croire que nous approchons vers la fin.