Comment «penser» la théologie aujourd'hui?
Le clip de présentation de ce thème a été filmé avec la championne suisse, 2022/2023/2024, de Pole Arial (Catégorie Amateur). En prenant appui sur le commentaire de Melody Bacher, nous avons imaginé, avec son accord, une extension spirituelle.
Melody a fait ce clip dans le cadre de ses responsabilités, comme cadre, dans une administration étatique. Nous en tirons une parabole pour l'église.
Elle est assise par terre à la fin du clip. Elle est au niveau de la «terre». La vie spirituelle se joue entre «l'accrochage dans le ciel» et son travail de «sanctification» et d'expériences spirituelles qui ne peuvent se faire qu'en étant accroché. Ce n'est pas la réalisation de «bonnes œuvres» au niveau du plancher des vaches qui la «sauve», mais c'est seulement parce qu'elle est accrochée. Le salut par les œuvres qui se réalisent au niveau du sol, sans être accroché, ne permet pas d'être sauvé. A la fin de la vie, Dieu va remonter le «cerceau» spirituel et seront sauvés tous ceux qui y seront. C'est la parabole du filet de pêche.
D'autre part, l'accrochage, conditionne aussi la manière de s'exprimer. On ne peut pas faire n'importe quoi. Dans cette «théologie» du salut, le corps physique est pleinement intégré et participant, contrairement à la théologie réformée et évangélique classique où la plus grande partie se joue dans la pensée: on pense Dieu à la manière des philosophes et dans les standards de la philosophie. Par contre l'artiste sur son cerceau se prépare également à «penser» chacun de ses gestes et postures. Elle n'a pas déconnecté sa pensée de son action. Elle doit synchroniser ses gestes avec la pensée. L'écrit et la lecture permettent de découpler ce processus de synchronisation ou bien de le repousser à plus tard. Ça s'appelle la mise en pratique de l'évangile. Le contraire est aussi vrai pour le chrétien. Il va faire des gestes et adopter des postures liturgiques qui n'a plus aucune connexion avec sa pensée. Si nous prenons comme exemple la création du corps humain, il pense, parle, montre avec des gestes, entend, voit et il est en mouvement. Tout se fait en synchronisation. Le levier technologique de l'imprimerie, comme maintenant ceux du numérique, découpent la réalité à leur avantage. On saucissonne la réalité sans jamais réussir à penser et à agir en globalité et en interaction.
Une culture est toujours partielle
Dans notre monde chrétien occidental, on est parti du principe que la pensée liée à la formulation écrite était le summum du savoir. Or, c'est comme en architecture. Sur la terre ferme, l'architecte utilise des pierres, du sable, du bois pour construire une maison. Il décrète qu'on ne peut pas construire (penser) autrement la réalité du monde. Que se passe-t-il si, tout à coup, comme le relate le film Waterworld (Un monde sans terre) tout bascule et on se retrouve dans un monde immergé. L'architecte sera confronté à d'autres exigences intellectuelles pour «loger» ses concitoyens. Il devra «penser» bateau, embarcation comme dans le film.
Notre monde bascule de la terre ferme sur l'océan de l'émotion. La pensée formulée pour la réalité de la pierre et du sable (du béton des théologies calvinistes ou luthériennes) devra apprendre à penser différemment la réalité concrète des gens. C'est un peu l'expérience du cerceau de Melody. Celui-ci conditionne la manière de vivre ou d'exprimer une pensée liée au leadership. Si elle avait utilisé les valeurs de la culture de l'écrit, elle s'y serait prise autrement.
Conclusion
On ne peut donc pas «penser» de la même manière la réalité en étant sur la terre ferme ou en étant sur un espace liquide ou accroché à un cerceau.