Agencement de nos vies, un survol rapide - Idée de prédication
De par notre manière de traiter la réalité existentielle à partir de notre culture occidentale, basée sur l'écrit, nous avons compartimenté nos existences en tranches, en espaces très délimités qui ont peu d'influence les uns sur les autres. Nous avons de la peine à relier nos vies à un ensemble, surtout s'il est invisible comme la sagesse. Par exemple, que nos vies, aujourd'hui, sont étroitement liées à ce qui se passe dans l'au-delà et surtout au paradis. Le paradis, c'est pour après. C'est une autre tranche de vie que nous avons remisée dans un tiroir de notre subconscient.
Résumé du post pour les personnes pressées
Nous proposons de prêcher sur le concept de maison spirituelle qui ne flotte pas dans l'univers, mais qui a comme fondement une sagesse qui vient de Dieu. Ce sont des piliers qui soutiennent nos vies, nos «maisons» et celles-ci sont un lieu d'apprentissage pour se préparer à vivre dans l'éternité. Nous sommes appelés à vivre, déjà sur terre, en petit, en minuscule, les réalités du paradis au milieu de la souffrance.
Pilier et maison
Ce sont comme les deux faces d'une même pièce de monnaie. L'une ne va pas sans l'autre. La culture de l'écrit nous a appris à décortiquer la réalité, à la fractionner pour mieux la saisir. Ce qui nous conduit à nous intéresser, par exemple, uniquement aux piliers, qu'on a souvent traités sous l'angle philosophique sans tenir compte de l'interréaction avec notre vie personnelle.
Nous agençons, nous planifions notre vie, comme un architecte qui travaille sur des plans, sans tenir compte de l'importance des piliers qui sont invisibles et qui ne sont pas simplement des fondations comme pour une maison.
La sagesse biblique est devenue philosophie chrétienne, d'où son peu d'impact sur la construction de notre maison de vie. On ne peut construire une vie chrétienne qu'en tenant compte des «piliers» et l'inverse est aussi vrai.
La laïcité à la française pense pouvoir faire abstraction des «piliers», donc elle ne va construire qu'une réalité comme si la maison pouvait exister flottant dans un univers qu'on croit connaître ou s'incrustant uniquement dans une structure politique et administrative. Les gens se rendent bien compte que ce n'est qu'une utopie et que ça tourne à vide.
Nous avons surinvesti la spiritualité de «l'appartement», de la «maison»
On se recroqueville dans notre carapace. Comme l'escargot, qui, lorsqu'on touche ses antennes se retire rapidement dans sa coquille. Aujourd'hui, surtout au travers de «l'infodémie», cette pandémie liée aux news de toutes sortes, nous recevons journellement de sacrés coups sur nos «antennes» pour ne pas dire nos écrans. Nous évaluons notre vie et son avenir à partir de notre intérieur, de notre coquille, en regardant par nos fenêtres (nos écrans), sur la rue du monde. L'église, en général, donne beaucoup de formation sur le bien-être intérieur. Il faut devenir un «people» juste, bien dans sa peau y compris du point de vue physique. On fait des retraites pour se ressourcer. Sans crier au loup et dénoncer ces pratiques comme inutiles, nous souhaitons mettre l'accent sur la première sagesse, le premier pilier, c'est celui d'avoir en point de mire l'éternité. C'est la première interconnexion: notre vie couplée au paradis. La première boucle à peaufiner. Cette boucle ressemble à nos articulations. Elles permettent des tas de mouvements, mais on ne peut pas les tordre n'importe comment, mais comme chaque articulation s'insère dans un corps, comprenant beaucoup d'articulations (de sagesse), nous pouvons vivre avec harmonie.
Jésus le chemin
C'est comme lorsqu'on marche en montagne, il faut avoir un but très précis et il faut surtout avoir soit une carte, soit choisir un itinéraire fléché, ou être peut-être accompagné par un guide de montagne et non par un guide de musée qui connaît par cœur la signification des tableaux qui illustrent le «paradis». Ce point de mire va conditionner notre équipement, nos ressources, notre manière de marcher, de nous reposer, de veiller à notre santé physique et spirituelle. Les cours de formation de nos églises, ne sont donc pas forcément mis en cause, sauf que souvent, ils servent à agrémenter nos «appartements» et non, notre marche vers l'éternité.
Hélas, un chemin doit se parcourir. Nous présentons souvent le Christ comme notre canapé d'appartement. En plus, la Bible et les activités d'église, sont comme nos écrans de télé, dont on suit les programmes à partir du canapé. Ce qui est de plus en plus le cas, avec nos cultes streamés.
Nous avons réduit ce chemin à une porte d'entrée vers l'éternité. Ce chemin a une destinée, celle du paradis et il permet d'apprendre, en marchant, à nous familiariser avec la mentalité, les usages, la manière de penser dans le paradis. On a trop pensé le paradis en terme de rupture. C'est un autre monde. C'est un cadeau qui n'a rien à voir avec notre vie terrestre, alors que nous devrions l'évaluer dans le cadre d'une articulation.
Le chemin, un espace pour apprendre la vie après la mort
En tant qu'évangélique, nous avons tellement fractionné la foi que nous avons perdu cette notion d'ensemble: alors que tout est interconnecté. Notre vie est articulée avec le paradis. Notre vie sur terre est très importante pour nous familiariser avec la mentalité du Royaume. Nous avons dans nos têtes l'image d'un Dieu magicien, qui, après notre mort, va nous transformer, comme par magie, en êtres parfaits. C'est encore l'image du Dieu robotique. Même le Christ a dû apprendre l'incarnation, par la souffrance (Hébreux 2:10). Les catholiques ont transformé cet apprentissage en système à bonus qui nous permet de gagner le paradis. C'était évidemment plus performant et plus facile de garder le chrétien dans l'enclos de l'église.
L'apprentissage, une clé pour aller au paradis
O La spiritualité chrétienne est aussi basée sur l'apprentissage. Le Jardin d'Eden était un espace d'apprentissage. Après le passage de la Mer Rouge, les Israélites ont dû appendre un nouveau mode de fonctionnement spirituel, pendant quarante ans au désert. La sanctification est avant tout un entraînement pour l'entrée au paradis, pas un test de passage, ni un système de récompense, dans le style donnant-donnant.
O Tout apprentissage commence par le choix d'entrer en apprentissage. Ce qui s'appelle «se convertir» au Christ. Nous avons trop formaté la conversion comme un processus qui te donne automatiquement le salut, quoi que que tu fasses. C'est tout à fait juste, mais je pense que Dieu a besoin de former le chrétien dans un espace de vie où il y a beaucoup de difficultés. Aimer une personne sur un coup de foudre (la conversion) n'est peut-être pas suffisant pour dire qu'on aime cette personne toute une vie. La vie sur terre permet de vérifier la fidélité à Dieu et beaucoup de nouveaux convertis lâchent lorsque ça devient plus difficile, comme dans le couple. Certes Dieu nous aide à tenir bon, mais nous devons souvent l'apprendre dans les difficultés.
Quelles pistes pour étayer nos arguments
O Pour ne pas oublier le départ du chemin:
Luc 13:24, Jean 10:9
O Les perspectives du Royaume:
Luc 22:28, Actes 14:22,
O L'endurance:
Hébreux 6:12; 10:36, 1 Timothée 4:16