Le monde et nous ! Un combat permanent !
Par Monde, nous n'entendons pas seulement la terre où nous vivons, mais tous les aspects du monde culturel, socio-culturel, politique, scientifique et religieux. Les Réveillés du 19e siècle se sont séparés de ces mondes pour créer leur monde à eux. Aujourd'hui, les chrétiens sont appelés à intégrer ce monde, en s'associant soit aux politiques, comme avec certains dirigeants politiques, soit avec certains milliardaires qui sont capables de contrôler plusieurs médias. Ils se mettent aussi au service de grandes causes comme l'écologie, etc... Nous vous proposons d'examiner les limites de ces associations et de définir un tant soit peu notre position la moins mauvaise, tout en sachant, qu'il n'y a jamais de juste milieu.
Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait parce que vous seriez à lui. Mais je vous ai choisis et pris hors du monde, et vous n'appartenez plus au monde: c'est pourquoi le monde vous hait. (Jean 15:19).
Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour sauver le monde par lui. (Jean 3:17).
Être entre deux
Comme le montrent aussi les deux versets en référence: à la fois dehors et dedans. Dans le monde, comme le Christ qui s'est incarné dans celui-ci et la séparation du monde que les Réveillés du 19e siècle ont choisie. Ils n'habitent mentalement que dans la « maison d'en face ». Aujourd'hui, nous nous balançons entre les deux. Seul le Christ se trouvait à l'aise entre ces deux mondes, ces deux pôles. Ou bien, dit autrement, un Christ qui pouvait s'attabler avec des ivrognes, festoyer pendant un mariage et pleurer à la mort de Lazare.
Les deux tendances fondamentales du christianisme
Prendre le pouvoir dans le monde
Lorsque l'empereur Constantin a intégré l'Église dans son dispositif politique, l'Église a cru être autorisée à gérer le monde de l'époque, au nom de Dieu. Aujourd'hui, le Pape catholique a encore cette fonction d'être un vis-à-vis politique, tout en étant un chef religieux. Les réformateurs protestants et luthériens ont également beaucoup fricoté avec le monde politique. Il n'y a que les anabaptistes à la même époque, appelés aussi mennonites, qui, en se faisant expulser de Zürich par le réformateur Zwingli, ont dû se retirer dans leur propre « maison d'en face ». Actuellement, cette tendance de prise de pouvoir est toujours présente. Il n'y a qu'à voir le nombre de politiques qui utilisent le potentiel des évangéliques classiques pour alimenter l'urne des votations.
S'intégrer en faisant la part des choses
Hélas, bien que le texte biblique conseille de laisser le monde à l'extérieur de nous, ce n'est absolument pas aisé de s'extraire de celui-ci et de vivre une vie « sainte ». À toutes les époques, il y a ces mouvements entre l'intégration dans le monde et l'extraction pour vivre à part. Les Esséniens du temps du Christ sont un exemple éloquent. Les moines catholiques ont appliqué ce principe d'une manière radicale. Les évangéliques classiques, comme les darbystes, sont allés très loin dans ces options de se mettre à part. Reste le fait que pour le simple croyant, il ne sait souvent pas à quel saint se vouer lorsqu'il s'agit de questions éthiques, familiales, politiques, économiques.
Quels sont les comportements à développer?
Réenchanter le monde?
Est-ce cela qu'il faut proposer? Devrions-nous mettre de l'eau dans notre vin? Être plus cool avec les différentes tendances liées à la sexualité? Aider les petits vieux à se suicider parce qu'ils ne sont plus performants? Transformer nos cultes en spectacles et nos études bibliques en séances de pipeautages? Que va-t-on offrir à nos enfants: un évangile à seuil bas? Il est clair que notre rôle de chrétiens, ce n'est pas de faire les yeux doux pour que les gens deviennent des disciples. Il faudra, certes, abandonner nos « harnachements » théologiques, liturgiques pour rejoindre les locataires de la maison d'en face. Ne plus les faire venir dans notre maison, mais « louer » et développer des espaces de vie et de communion spirituelle chez eux, sans leur demander de nous rejoindre dans nos locaux, ce qui, par la force des choses, est devenu, par l'habitude, un endroit clos, paramétré selon notre propre culture ecclésiastique.
Apprendre à regarder vers le haut
Les Réveils du 19e siècle nous ont appris à regarder vers le bas, vers notre nature pécheresse. Le monde est pourri. Il faut lui tourner le dos. Il n'y a que l'église qui offre un « avenir radieux en Jésus-Christ ». Par contre, aujourd'hui, nous devrions apprendre à nos concitoyens de regarder vers le haut pour chercher conseil. Nous devrions devenir des modèles d'espérance, de comportements. Des personnes qui sont les filles et les fils d'un Père qui nous offre de vivre dans une famille éternelle, paradisiaque. À force de regarder par terre et de constater les déséquilibres de ce monde et d'y être associés pour les éliminer, nous perdons de vue que notre principal rôle sur Terre n'est pas de sauver la planète, mais de permettre que les gens soient sauvés de la perdition éternelle. Ce qui n'exclut pas qu'une personne qui vit toute sa vie dans les « déchets » ait de la peine à voir le paradis et à y croire.
Le principe d'humanité à ressusciter
Ce n'est pas pour rien que nous avons créé nos images avec l'intelligence artificielle (IA). Nous voulons aussi montrer que l'IA est un formatage culturel qui nous conditionne dans notre manière de voir le monde. Elle ne rend pas compte de la réalité, mais nous renvoie à une image de celle-ci. Avec la dernière image, nous représentons une femme « réelle ». C'est notre humanité qu'on doit voir, sentir, toucher, tester. Dieu aurait pu nous envoyer des images même paraboliques pour nous montrer qui il est. Il l'a d'abord fait au travers de témoins comme Noé, Abraham, puis par la création du peuple d'Israël, comme modèle visible, qui pouvait se « toucher ». Le Christ s'est incarné. Lui aussi pouvait être « touché ». Avec la transfiguration, réservée à trois personnes, il aurait pu conquérir le monde entier, bien plus puissant qu'avec l'IA. Ce qui veut dire que le principe le plus puissant pour toucher ce monde, c'est d'être incarné, pas de professer une religion, montrer des images saintes, monter des spectacles, écrire des livres ou publier des posts comme moi.
Que veut dire s'incarner?
C'est de vivre premièrement en déséquilibre, entre le dehors et le dedans, en gardant en ligne de mire les lois de l'amour: aimer Dieu et son prochain. Ce sont ces deux lois qui devraient nous aider dans le tri de nos initiatives en faveur du monde. Par amour, on va s'asseoir à manger et à boire avec un homosexuel ou se réjouir devant un fabuleux spectacle artistique déjanté, sans forcément y voir tout de suite la déchéance du monde dont il faut se séparer.
L'exemple d'une chrétienne incarnée
Elle et son mari ont servi, entre autres, pendant deux ans, dans un service missionnaire au Mexique.