Comment évaluer son profil de pasteur-e pour un changement de communauté?
Nous vous proposons quelques clés pour vous aider dans vos choix de changement.
Quel est le profil de votre futur employeur?
Lorsque vous cherchez un nouveau job dans une autre communauté, il faut savoir évaluer la personnalité culturelle, cultuelle, spirituelle de votre futur employeur. Le lien ci-dessus vous donnera quelques pistes d'évaluation. Si votre employeur fait partie de la même fédération que vous souhaitez quitter, il y a moins de risques.
En général on remplace quelqu'un
On va donc devoir s'intégrer dans un ensemble existant et souvent non modifiable. Ce n'est que très peu la communauté qui va s'adapter à vous. Dans ce contexte, la première qualité que vous devez avoir, c'est une grande capacité d'adaptation et savoir avaler des couleuvres.
Serez-vous votre propre «patron» ?
(avec bien sûr, l'aide d'un conseil)
Dans ce cas, quels seront vos atouts? Diplôme? Talents particuliers?
Comme les églises protestantes ou évangéliques copient en général l'école républicaine pour son staff pastoral, il suffit d'avoir un diplôme académique pour remplacer un autre diplômé. À un instituteur du système scolaire, on lui demandera d'appliquer le programme «officiel». Il n'est pas embauché pour ses talents, mais surtout pour ses connaissances dans les matières enseignées. Le pasteur est en somme un enseignant spécialisé en spiritualité. Comme des profs qui peuvent enseigner la philosophie, l'histoire, etc... Serez-vous aptes à supporter les comparaisons entre vous et la personne que vous allez remplacer?
Une équipe pastorale
On vous proposera peut-être un poste dans une équipe pastorale. Soit vous allez être plus diplômé ou moins, l'important pour vous, c'est d'être à l'aise et, bien plus, d'aimer se coltiner à des collègues parfois rébarbatifs.
La communauté cherche-t-elle un professionnel qui assure la ligne théologique, liturgique, culturelle? Un peu comme un conducteur de trolleybus. Il suffit qu'il soit bien connecté à la ligne électrique, qu'il assure les cadences des cultes, des études bibliques, des activités cérémonielles (enterrements, mariages, etc...). Je ne blâme pas ce genre de comportement. Une société tient aussi à cause des habitudes et des rituels.
Va-t-on attendre de vous de jouer les réparateurs, surtout lorsqu'il y a eu une cassure importante auparavant ou un gros conflit interne? Ou bien on souhaite engager une personne qui sache faire une bonne cuisine spirituelle, parce que le responsable précédent faisait de la cuisine de cantine? Dans ce cas, il faut avoir un profil personnel bien ajusté pour ce job.
La communauté cherche à se diversifier. Serez-vous une personne qui sera capable de renouveler les objectifs? De proposer de nouvelles pistes? D'autre part, si vous n'êtes pas le responsable principal et que la communauté est ancienne, vous passerez votre temps à vous bagarrer avec les réfractaires ou avec ceux qui veulent juste cloner les activités ailleurs.
Ne vous laissez pas embarquer dans un profond projet de changement de direction. Une communauté classique ne pourra jamais vraiment changer. Par contre, si les futurs employeurs sont d'accord de vous laisser expérimenter de nouvelles formes de communautés, à côté de l'ancienne et peut-être sous le même toit, alors lancez-vous.
Dans la première partie, je me suis concentré sur l'aspect strictement humain, sans toucher un niveau spirituel. Avec ce clip ci-dessous, je vous relate une expérience de changement «d'employeur» où avec ma famille, après huit années dans un ministère fructueux dans une ONG suisse, nous avons atterri au Pérou.