Conseils pour les prédicateurs: comment prêcher aujourd'hui?
Aujourd'hui le style de la prédication classique de l'homme ou de la femme en chaire, ça n'existe pratiquement plus que dans l'église et parfois avec quelques politiques. Et de toute façon, la harangue politique est peu prisée par les spectateurs. Donc, nous invitons les chrétiens ou ceux du dehors à une activité culturelle qui a de moins en moins la cote du public. Quel modèle faudrait-il appliquer pour le prédicateur?
Le modèle du standupper
Pour moi, le modèle, pour une communication en scène, que le public adore aujourd'hui, c'est celui de l'humoriste aussi appelé «standupper». Il est devant son public, sans chaire ou pupitre où reposent des notes qu'il va lire. D'ailleurs, il n'écrit pas un texte qu'il va lire en public et qu'il aura composé pour être lu comme si ses spectateurs lisaient un livre ouvert. Il puise dans le style oral. Il raconte. Il mime. Il joue avec son public. Il attend des interactions autre que des «amen» de circonstance.
Voici donc quelques conseils que donne une «standuppeuse» sur sa manière de communiquer.
Tania Dutel conseille en premier de raconter sa vie. C'est surtout de parler de ce qu'elle a vécu. C'est ce qui va toucher son public. Son public peut s'identifier à son expérience. Or, comme le pasteur s'identifie plus au maître d'école, ce dernier puisait ses connaissances dans des livres et il n'avait pas besoin de justifier qu'il avait expérimenté lui-même la leçon. Il pouvait parler de lieux historiques ou géographiques qu'il n'avait jamais visités.
D'où aussi la difficulté du pasteur qui n'a pas toujours la possibilité de vivre, dans sa personne et sa famille ce qu'il prône en chaire. Tania Dutel soulève aussi un élément important, elle fait valider son texte par un public restreint, avant d'organiser une tournée de spectacles. C'est le cas de nos prédicateurs itinérants qui ont rôdé leur prédication auparavant. Ils passent pour des personnes très spirituelles, de vrais leaders, alors qu'ils sont surtout des artistes très doués qui ont bien appris leur métier. Alors ne vous comparez pas à eux, vous qui devez vous renouveler tous les dimanches avec un nouveau «spectacle»!
Un autre problème que vous allez sûrement me faire remarquer: faut-il plaire à son public? Et faire le guignol? Le bon «standuppeur» sait aussi égratigner son public et se moquer de ses travers. Son art, c'est de le faire non sous la colère, la critique acerbe, mais avec un brin de bonté pour ses personnages qu'il met en scène, comme cet humoriste d'origine corse qui dit de ses congénères qu'ils n'ont pas inventé la poudre, mais qu'ils savent s'en servir.
À bon entendeur, salut!