L'Arbox, un nouvel outil pour évangéliser

13 Octobre 2023, 15:07pm

Publié par Henri Bacher

Nous avons mis au point un outil simple, visuel et gratuit pour transmettre la foi chrétienne. L'outil se compose simplement de huit images qui peuvent se télécharger sur un smartphone et qui vont servir de support pour discuter de la foi avec des pas-encore-chrétiens.

Concept de base
Il sert surtout pour donner à tout chrétien la possibilité d'entamer une discussion qui ne se base pas sur une approche frontale, mais sur une conversation, un échange d'idées. Au départ, le chrétien, montre simplement la suite de la série d'images qu'il aura téléchargé sur son smartphone et il propose que son interlocuteur explique ce qu'il a compris. Ce qui permettra de donner en contrepoint, l'interprétation qui sera adaptée à la personne qu'on évangélise, car l'Arbox offre, avec les mêmes images, différentes interprétations.

Voici donc l'interprétation classique qui a en même temps des facettes dont on peut augmenter l'ampleur, selon la personne avec qui on discute.

Prime version

Dieu nous propose de considérer le monde où nous vivons comme un jardin que nous habitons. C'est à l'image du jardin d'Eden du début de l'humanité où l'arbre de Vie avait une place centrale.

Selon le texte de la Bible, cet arbre a disparu et nous vivons sur terre, sans référence directe et visible au Dieu Créateur.

Pour remédier à ce vide référentiel, Dieu propose, à chaque humain, une graine spirituelle. C'est à l'homme et bien sûr à la femme, de la faire grandir pour devenir un arbre «référence». Cette graine vient de l'extérieur du monde et même de l'univers. Elle vient de ce monde invisible habité par Dieu et ses anges, mais aussi par le diable, ennemi de Dieu. Nous n'avons pas cette graine en nous, à notre naissance. Ce qui veut aussi dire que nous n'avons pas les ressources intérieures pour développer une graine de Vie, pour transformer ce monde en havre de paix et d'amour.

Cette graine va donner un arbre. Il grandit tout seul, mais c'est nous qui devons le soigner, l'arroser, l'émonder peut-être, le protéger des prédateurs, lui donner des engrais. Il produira des fruits pas seulement parce qu'on l'aura soigné, mais parce que cette graine porte dans son ADN l'information qu'elle portera du fruit. L'arbre va avoir toutes sorte d'influences sur son environnement. Il ne donnera pas seulement de l'ombre. Ce sera un arbre qui va croître «permaculturé». Son environnement va aussi lui aider à se développer, entre autres dans le cadre de la communauté chrétienne.

Hélas, le monde est rempli de ronces et d'épines. Il est impropre à la culture des arbres de paix et d'amour. On peut même aller plus loin: si le monde est encore un tant soi peu vivable, c'est bien à cause des personnes qui ont accepté la graine du Dieu de l'univers. La Bible raconte leur histoire. Ces ronces sont plantées par le diable qui veut prouver à Dieu que sa belle création n'est qu'un dépotoir plein de conflits et d'échecs. D'ailleurs Adam et Ève lui ont tourné le dos, alors qu'ils vivaient dans un lieu paradisiaque. C'est les premières ronces que le diable a plantées en faisant douter le couple générique de l'humanité de la bonté de Dieu.

Il a fallu que Dieu trouve une solution radicale. Le Christ*, son Fils, est venu sur terre pour être tué par les hommes. On l'a affublé d'une couronne d'épines. Le diable a cru triompher.

*Lorsqu'on parle de Dieu, c'est du Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous n'avons pas trois dieux, mais un Dieu qui se manifeste en trois dimensions spirituelles.

En mourant, le Christ a créé un espace libre de ronces. Il n'a pas éliminé toutes les ronces. Il a juste créé un espace de liberté pour favoriser la croissance de l'arbre. Il est ressuscité et monté au ciel d'où il reviendra à la fin des temps, pour éliminer TOUTES les ronces. S'il avait éliminé directement les ronces, les humains auraient été prisonniers de leur libérateur. Plus de choix, ils auraient dû accepter l'évidence. Au contraire, si les humains acceptent librement sa graine, en n'étant pas sous la contrainte, Dieu passera l'éternité avec des personnes qui lui font un grand honneur d'avoir accepté son invitation. Sur cet espace de liberté, les ronces tendent toujours à se reproduire, même chez les chrétiens, mais Dieu va nous aider à les éliminer au fur et à mesure.

Sur terre nous avons donc un choix essentiel, vivre dans la perspective de la vie après notre mort dans une «roncerie» ou dans un jardin paradisiaque. Ce serait vraiment immonde qu'à la fin des temps, tout le monde soit sauvé, alors que certains auront été persécutés, tués pour avoir porté la graine de Dieu. L'amour est exclusif et Dieu ne le partage pas avec le diable «ronceur». D'ailleurs, celui-ci disparaîtra également. Ce sera l'enfer pour lui, comme pour les autres «ronceurs-noceurs» !

Que faut-il faire pour recevoir cette graine? Le graphique de base de notre démonstration est celui d'une clé USB. Pour que cette clé puisse recevoir l'information dont elle a besoin, il faut la brancher sur un ordinateur. C'est un acte physique. On ne pense pas Dieu en se connectant à lui, mais en lui parlant. Dans le style: bonjour Dieu de l'univers, Dieu trinitaire, tu me connais, depuis avant ma naissance, donne-moi, s'il te plaît, ta graine de Vie, je veux faire grandir ton arbre de bonheur en moi, je veux suivre tes recommandations pour prendre soin de ta graine. Tu peux faire seul cette prière, mais parfois c'est aussi important de le faire avec un témoin chrétien, car le «ronceur» te fera douter de ta décision. Tu verras que Dieu t'enverra sa GRAINE et le Saint-Esprit te donnera la confirmation dans ton cœur.

Version théologique
Elle est surtout utile lorsqu'on discute avec un croyant d'une autre religion.
1. Le Christ est descendu sur terre comme une graine, un bébé à la merci des ronces. Dès sa naissance, on a essayé de l'éliminer, mais il a grandi comme un bel arbre, faisant beaucoup de bien autour de lui.

2. Il est devenu le «messie référence», visible, qu'on pouvait toucher et avec qui on pouvait parler. Le «ronceur» avait cru gagner en le faisant clouer sur une croix. Il est ressuscité et il a confié le travail de répandre ses graines (son message de salut) à travers le monde. Le «ronceur» les persécute à son tour, mais il ne gagnera pas.

3. Cette graine ne s'achète pas, Dieu la donne gratuitement, sinon, si on devait l'acheter par nos bonnes œuvres, on entrerait dans un système marchand et le marchand nous serait redevable. L'éternité avec Dieu serait peuplée de clients certes satisfaits, mais pas par des «amoureux».

Voici le lien sur le clip vidéo que vous allez pouvoir partager avec votre interlocuteur pour lui résumer la conversation

Quelques éclairages pour comprendre notre façon de faire
1. Nous nous adressons à des personnes qui ne sont plus catéchisées. Elles ne comprennent donc plus le vocabulaire du christianisme. De plus, s'il est parfois entré dans le vocabulaire courant, il a perdu son sens premier. Par exemple, pour celui qui mange vegan, le «péché» c'est plutôt manger de la viande.

2. Le christianisme institutionnel a mauvaise presse en occident. Nous ne faisons donc pas trop référence à l'institution chrétienne, ni à son vocabulaire, ni aux formulations spirituelles faites pour les «insiders».

3. Le monde a plus peur que la terre disparaisse écologiquement parlant que de la peur de l'enfer. Donc, nous plaçons un arbre et la nature comme les ronces, au centre de notre démonstration. On replante des arbres pour sauver la planète, par exemple, en plantant une forêt qui traverse toute la zone subsaharienne pour arrêter l'avance du désert. On ne plante pas des ronces!

4. La notion de salut, de sauvetage est donc un vocabulaire qui se comprend facilement du point de vue écologique. Il n'y a pas besoin de l'expliquer, mais juste de le «christianiser» en prenant ses références et son langage comme point d'accroche et de support de transmission ou d'inculturation.

Et la suite?
Cette nouvelle approche d'évangélisation implique que la suite corresponde au lancement. Les personnes qui deviennent, «followers» du Christ, avec ce style de transmission basé sur la parabole visuelle, ont besoin de rejoindre des groupes qui continuent d'utiliser le même langage numérique et visuel. Les faire entrer dans la culture classique et scolaire de la plupart de nos communautés issues de la Réforme protestante et des mouvements de réveils du 19ème siècle nous paraît limité.

Nous proposons donc un deuxième palier, une sorte de sas d'acclimatation, par le système des groupes Fraterpoly:

À la suite de ces groupes, pour le troisième palier, il peut y avoir le choix entre la communauté classique ou l'intégration d'une nouvelle communauté, sous le même toit, orientée culturellement sur une nouvelle expression liturgique correspondant à la culture numérique. Ces nouvelles communautés «standalone» existent déjà. Elles ne font pas du copier-coller de l'ancienne manière de faire «église». Tout le travail d'évangélisation, va donc, peut-être, alimenter ces nouveaux challengers. Encore qu'une évangélisation se base aussi sur des relations personnelles et les nouveaux chrétiens vont suivre leurs mentors. Pourtant, ce qui va se passer, c'est que très vite, ces nouveaux participants vont rapidement s'ennuyer puisqu'ils deviennent des étrangers, des immigrants, dans ces vieilles communautés.

Les fichiers images (jpg) à télécharger

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