Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Quel prédicateur es-tu?

2 Mai 2024, 07:00am

Publié par Henri Bacher

Avec un brin d'humour, les auteurs du clip posent une question cruciale pour tout pasteur, homme ou femme, qui doit prêcher. Dans nos communautés évangéliques, c'est le pivot central du pastorat. Il a été encore amplifié par les réseaux sociaux où la «tchache» est la reine de la communication

L'écrit et la lecture sont-ils encore le vecteur idéal pour transmettre la foi ?
Tout message doit, pour pénétrer, jusque dans le cœur de toute personne, s'adapter à la culture de notre interlocuteur. Nous l'avons bien compris avec le texte biblique qu'il fallait traduire dans la langue de notre public récipiendaire. Du coup, comme nous évangéliques avons carrément «épousé» la culture de l'écrit et de la lecture, nous pensons que c'est le vecteur idéal pour transmettre l'évangile. Or, une culture est plus qu'une langue.

Caricature by Ma'

 

Notre principal problème
Nos pasteurs, hommes ou femmes, ont été formés dans la culture de l'écrit, ce que nous représentons par les lettres du Scrabble. Nous assemblons des idées «scrabble» pour prêcher d'une manière rationnelle et analytique. Nous avons bien compris qu'il fallait des images, des émotions, pour transmettre notre message et je rencontre de plus en plus de jeunes pasteurs, homme ou femme, qui maîtrisent très bien le langage des réseaux sociaux. C'est de vrais «comédiens» (dans le sens du métier) avec le «sourire» du Christ, culturellement parlant, comme en entête. Le problème, c'est que leur style de prédication est adapté au style de communication, mais non le contenu de leur message. C'est ce que nous illustrons avec le clip suivant :

 

Interprétation du clip
O L'eau représente la nouvelle culture numérique, contrairement à l'ancienne culture de l'écrit qui se composait comme un édifice de pierres (de lettres et de mots), avec une architecture (une composition doctrinale) solide et cohérente.
O On peut déplorer que la nouvelle culture ne soit que liquide, mais l'eau des océans est un puissant régulateur du climat et qu'elle renferme une incroyable vie grouillante qui nourrit les humains.
O Le problème, c'est que les lettres, nos messages, sous forme écrite et expliqués à la manière scolaire, se déposent au fond de l'existence de nos concitoyens, comme un catéchisme qu'on a appris par cœur, mais qui n'est absolument pas actif.

Que veut dire se dissoudre dans la culture ?
Il faut réinventer le message chrétien pour le rendre soluble. Il faut le transformer, lui donner une autre «forme», sans toucher à sa valeur intrinsèque. À l'image de l'eau de mer qui devient nuage et qui revient sur terre, donc dans un autre contexte, sous forme de pluie. Pour certains, la solubilité se résume à diffuser un contenu tellement soft, digeste, light, qu'il n'a plus aucune consistance ou qu'il est dénaturé. Merci pour le Dieu Père-Noël ! 

Quel serait l'outil culturel le plus adapté pour aujourd'hui?
C'est celui que nous a enseigné le Christ, celui de la parabole, complété par le «miraculeux» (guérisons, etc...). Il transforme une vérité biblique en une histoire qui se raconte. Le problème, c'est que nous passons à expliquer ses paraboles développées pour une culture agraire ou sociale de son temps. Nous passons notre temps, par exemple, à expliquer la parabole du semeur, alors que plus personne ne sème aujourd'hui à la manière du paysan de l'époque. Par contre, rien de nous empêche de partir des paraboles tirées de notre quotidien dont on n'a pas besoin d'en expliquer le fonctionnement, comme dans ce clip. La majorité de nos idées de prédication que nous proposons se basent sur le langage parabolique de notre temps. 

Commenter cet article