Logistique du dernier kilomètre en évangélisation
Une fois de plus, nous nous inspirons du marketing pour nous questionner sur notre difficulté à atteindre nos contemporains. D'une part, le concepteur d'un produit commercial doit commencer par réfléchir à partir du consommateur et aussi de là où il se trouve. On ne va pas lui proposer une usine à gaz, s'il habite un appartement. Comment va-t-il pouvoir réceptionner sa marchandise? Va-t-elle rentrer dans sa boîte à lettres? Un autre problème ce sont les coûts de livraison. Pour le commerce, surtout pour celui qui livre à domicile, c’est un fait, le dernier kilomètre est le plus coûteux; plus le produit approche de sa destination, plus le coût de transport augmente.
Cette approche «marketing», comment l'appliquer à l'église?
O Notre plus grand problème, c'est le dernier kilomètre. Sur le net européen francophone, circulent probablement des millions de messages écrits, en vidéo et de plus en plus en audio sous forme de podcast. Pourquoi, nos églises ne se remplissent-elles pas davantage? C'est un peu comme si le commerce «amazonien» avait des entrepôts remplis de produits, mais qui auraient de la peine à passer le pas de porte ou d'entrer dans un boîte à lettre. J'irais peut-être un peu plus loin. Où est le problème? Même si ce dernier kilomètre est onéreux et complexe pour un commerçant online, pour l'église c'est encore pire, parce que les «produits» spirituels que nous proposons correspondent de moins en moins à l'attente du «consommateur» spirituel, entendez par là, juste une personne qui cherche à acquérir plus de paix, à être soulagée, à trouver une espérance. Elles feuillètent des pages web chrétiennes qui leur proposent des réponses dont elles ne comprennent même plus le vocabulaire de base, puisqu'elles ne sont plus catéchisées. C'est aussi incompréhensible que de comprendre la spiritualité bouddhiste, si on n'est pas insider. Or, nous peaufinons, théologiquement parlant, toujours plus nos produits en leur adjoignant des images, en créant des tutos, en diffusant le message en audio. On croit que ça va forcément attirer le chaland.
O On a trop misé sur la fabrication, l'élaboration du message. Je fais partie de ces enlumineurs de Bible et je me rends compte qu'il manque au bout de la chaîne le transporteur, qui de plus, est confronté à une boîte à lettres qui n'accepte pas la dimension de la livraison, avec des destinataires absents (ils ne s'intéressent plus à l'évangile) ou carrément des personnes qui n'ont jamais commandé le produit.
O Trouver dans l'église des «transporteurs», qui en plus connaissent le produit qu'ils vont livrer, c'est l'enjeu principal de ce dernier «kilomètre». En plus, il n'est pas payé ou seulement payé dans l'éternité. Or confier un travail à des bénévoles peut sembler un investissement peu rentable, mais si celui-ci est convaincu que son travail a valeur d'éternité, il peut accomplir des miracles. Ces livreurs sont tellement débrouilles pour faire arriver le paquet, malgré les obstacles. L'église est à la merci de bénévoles à qui Dieu offre beaucoup d'avantages spirituels de sécurité et si on lui fait confiance aussi une sécurité matérielle.
Quel est le premier rôle du pasteur et des responsables d'église
O Sans le livreur, le commerçant n'a plus de bras. Il est manchot. Or, j'ai l'impression que nous, les donneurs de leçons spirituelles et je m'y inclus, nous avons une tête qui sait bien réfléchir, mais que nous pensons que notre savoir intellectuel, émotionnel est le plus important. Hélas non et je pense que sincèrement nous négligeons ce dernier «kilomètre».
O Comment motiver, former, encourager les «livreurs» bénévoles? Quels moyens, aussi financiers, allons-nous mettre à leur disposition? De temps en temps, encouragez des personnes à partager publiquement leurs expériences positives ou négatives de «livraison» du message de l'évangile.
Un exemple vécu personnellement, mais ce n'était pas nous les «livreurs»
Un jour, lors de la pandémie Covid où il y avait pénurie de masques de protection en France, nous avions trouvé dans notre boîte à lettre un masque, offert par un couple taïwanais, qui habitait sur le même palier, mais que nous n'avions jamais rencontré. Les chinois et les taïwanais sont très discrets, mais ils ont eu le courage de mentionner, par écrit, qu'ils le faisaient au nom du Christ. Ils avaient distribué un masque dans toutes les boîtes de l'immeuble et il rentrait dans la boîte à lettres! Ce fut, le départ, avec nous d'une communauté de palier! La «livraison» s'est faite d'une manière efficace et performante.
Une aide pratique pour celui qui veut témoigner de sa foi
Souvent, lorsque nous témoignons nous n'arrivons pas toujours à formuler clairement notre message, nous avons donc créé un mini-catéchisme pour des personnes n'ayant aucun contact avec le christianisme. Vous pouvez faire imprimer la carte de visite avec un QR-code pour accéder aux cinq modules de présentation.
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