Catéchisme innovateur pour la culture numérique

26 Septembre 2022, 08:00am

Publié par Henri Bacher

Catéchisme innovateur pour la culture numérique

Pourquoi un nouveau catéchisme?
Les catéchismes hérités des Réformes du 16ème siècle arrivent en bout de course. Ils ont été élaborés dans un contexte culturel différent d'aujourd'hui. Les gens étaient convaincus de l'existence de l'enfer et du paradis. C'était d'ailleurs leur grande peur de terminer dans les flammes du lieu de perdition lié au diable. Calvin, Luther, Zwingli, Bucer et les autres ont donc apporté leur message de salut en relation avec cette peur. Ils n'avaient pas besoin de convaincre leurs concitoyens qu'ils étaient pécheurs.

Dans la culture numérique, cette peur se déplace sur les dérèglements climatiques, géopolitiques, biologiques, médicaux, mais pas sur le péché des humains. Le péché des chrétiens est devenu un concept archaïque or nous nous focalisons toujours encore, dans nos messages, sur cette question d'offense à Dieu.

Bien sûr, le concept de péché a aussi évolué. L'homme pécheur c'est celui qui mange de la viande, qui ne respecte pas la nature, qui dérègle le climat, qui crache du CO2, qui ne roule pas électrique, etc... Le diable qui a été omniprésent dans la spiritualité moyenâgeuse a passé aussi à la trappe.

L'imprimerie et le système scolaire ont maximalisé l'aspect individuel de la foi. Nos théologies du salut se sont donc focalisées sur le péché individuel. Pour caricaturer on pourrait représenter le contenu de notre foi hérité des réformateurs par une croix et une personne pécheresse au pied de la croix.

Pourquoi cette représentation ne fonctionne plus?
Les européens ne sont plus catéchisés. Ils n'ont simplement plus les clés pour interpréter ce genre d'illustrations ou de concept théologique.

Quelles sont les innovations dans ce nouveau catéchisme?
Nos concitoyens, de part le réchauffement climatique, les dérèglements planétaires de toutes sortes, l'exploration du cosmos et de l'infiniment petit sont éduqués à lever les yeux sur l'aspect «cosmique». Les gens du Moyen-Âge avaient les yeux fixés sur leur quotidien, sur l'espace local, terre-à-terre. Aujourd'hui nous nous rendons compte d'être à la merci de phénomènes qui nous dépassent.

Nous remettons donc la question du péché dans le contexte cosmique du combat entre Dieu et le diable, dont le livre de Job rend bien compte. Nous sommes pécheurs parce que nous nous associons consciemment ou inconsciemment au diable, en le soutenant, pour qu'il gagne ce combat commencé dans le jardin d'Eden.

Ces dernières décennies la filmographie a rendu populaire ce regard «cosmique», rien qu'avec la saga du Seigneur des anneaux ou de Games of Thones.

L'autre innovation c'est de replacer l'humain dans un contexte de liberté par rapport à Dieu. Les religions chrétiennes ont largement contribuées à développer cette peur d'un Dieu qui s'assoit sur nous, qui nous contrôle. L'islam, qui imprègne de plus en plus, les mentalités occidentales prônent la soumission totale à Dieu. On lui doit obéissance et soumission. Dans le christianisme, on a réduit la liberté à la notion de libération du péché qui nous évite d'aller en enfer.

L'image du cerceau nous a été transmise par une championne suisse amateur de ce sport (en 2022). C'est l'autre facette de notre catéchisme. Nous faisons référence au sport et nous prenons l'image du Dieu coach. Ce sont des références que les gens comprennent.

On a tellement réduit la question du salut à notre salut personnel qu'on ne voit plus que cet aspect. Notre proposition, c'est de voir notre vie sur terre comme un entraînement en vue de l'éternité et non seulement comme une activité pour garder le salut. Nous devenons des co-combattants de Dieu pour contrer le diable et le faire perdre définitivement ce combat. Ce qui ne veut pas dire que le Christ n'a pas déjà remporté la victoire, mais elle doit se concrétiser dans nos vies. Sinon pourquoi Dieu laisse-t-il encore le diable agir sur terre? Et, bien sûr, ça nous permet, réellement d'avoir un choix entre le bien et le mal.

Comprenez bien, nous ne minimisons pas la mort du Christ sur la croix pour sauver les humains, mais il veut nous associer pour que ce salut entre pleinement dans le monde. Il ne le fait pas à notre insu, mais avec nous.

Petite suggestion complémentaire
Faites imprimer, au format carte de visite, le QR-code pour accéder aux cinq épisodes. Ça permettrait que des personnes qui témoignent de leur foi à des pas-encore-chrétiens et qui ne savent pas vraiment expliquer la manière de se connecter à Dieu. Une carte de visite en papier reste peut-être mieux à porter de main qu'un email qui tombe dans les spams où se perd dans la profusion de la correspondance électronique.