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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Quand le catéchisme se termine par une soirée disco

4 Juillet 2022, 08:00am

Publié par Henri Bacher

Quand le catéchisme se termine par une soirée disco
Quand le catéchisme se termine par une soirée disco

«Vraiment célébrer la confirmation» était le thème du Konfiballs 2022 de la Jeunesse paroissiale de l'église de Bramsche (Église luthérienne allemande). Pour cela l'église Saint Jean à Bramsche a déménagé le mobilier intérieur pour la transformer, l'espace d'une soirée, en disco. Le catéchisme des adolescents, dans les églises luthériennes et calvinistes se termine traditionnellement par la cérémonie de la confirmation. Il n'est plus vraiment, comme dans le passé, un culte d'engagement et s'apparente plus à un rite de passage, mais de là à l'agrémenter d'une soirée disco dûment filmée, ça va loin.

Mon évaluation

Je suis moi-même un «produit» de cette culture ecclésiastique. J'ai fait le catéchisme et la confirmation, il y a quelques lustres. On recevait des cadeaux de la part des parrains et des marraines. On avait un habit correspondant, comme ça se voit encore aujourd'hui dans la vidéo. C'était déjà à l'époque un rite de passage et pour les parents le sésame pour autoriser leurs enfants à aller seuls ou avec un copain ou une copine au cinéma, au bal des pompiers. Dans ma jeunesse, on ne connaissait pas le numérique. Je vous laisse vous-même, sur la base de ce reportage, vous faire une idée en sachant que la plupart des personnes interviewées mettent en avant l'ambiance dans un cadre d'église comme si l'ambiance et la joie suffisaient pour devenir disciple du Christ.

Le contre modèle

C'est celui du groupe de louange catholique Glorious dont le «fief» est l'église de Sainte Blandine à Lyon. J'y ai suivi, en tout cas, deux concerts de louange et j'étais émerveillé et impressionné comme ces chrétiens étaient capables d'utiliser la nouvelle culture du numérique et de la musique pop-rock au service de la transmission de la foi. Nos amis allemands ont simplement copié la culture de la disco, mais les chrétiens sont appelés, non pas à remplacer cette culture, par celle de l'église, mais à y remettre les vraies valeurs, tout en restant dans les standards de la musique, du mouvement de la culture musicale d'aujourd'hui.

Petite conclusion pas très bienveillante pour les réformés et les évangéliques

Glorious est un des groupes de musique phare dans la galaxie chrétienne francophone. On sent dans ce groupe une culture, pas seulement musicale, mais aussi liturgique. Dans leurs concerts  les participants ne tapent pas seulement dans les mains, mais ils arrivent à transformer leur auditoire en «corps» liturgique. Par exemple, j'ai vu de grands groupes qui ondulaient jusqu'à effleurer le sol en signe de soumission à Dieu, en symbiose au rythme de la musique. Ils font participer les gens en utilisant par seulement leur tête (la réflexion), mais l'ouïe, les mains, les jambes, les pieds, tout leur corps. Personnellement je pense que les catholiques sont les mieux outillés culturellement pour entrer dans les cultures émotionnelles actuelles, de par leur histoire ecclésiastique. Leur ADN culturel a été mis au point tout au long du Moyen-Âge. Ils n'ont qu'à puiser dans ce patrimoine. Les réformés et par ricochet les évangéliques, c'est des manchots à qui on apprend à utiliser leur corps et ils sont gauches, car leur «tête» est tellement surdimensionnée qu'elle déséquilibre leur marche.

Une citation de Gustav Thibon pour enfoncer le clou

Être dans le vent: une ambition de feuille morte. (L'équilibre et l'harmonie)

Quand le catéchisme se termine par une soirée disco
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