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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Colère et péché, les deux faces d'une même réalité - Idée de prédication -

1 Juillet 2021, 08:00am

Publié par Henri Bacher

Colère et péché, les deux faces d'une même réalité - Idée de prédication -

Je ne prendrais par la colère sous l'angle de la morale, mais sous l'angle beaucoup plus large de cette colère fondamentale qui gronde en chaque individu sur la terre, tellement bien chantée par Gaëtan Roussel (voir le clip musical ci-dessous). Colère sociale, colère contre Dieu lui-même, colère contre des parents irresponsables, colère contre des enfants récalcitrants, contre des conjoints infidèles, colère contre des pasteurs, des ecclésiastiques et des prophètes mégalomanes, colère contre nous-mêmes qui se termine parfois en suicide, etc...

Dieu est en colère contre nous 

Seigneur, tu es irrité contre moi, mais ne me condamne pas; tu es indigné contre moi, mais renonce à me punir. Psaume 6:2

 Il détourne sa colère sur son fils

Par son sacrifice, nous sommes maintenant rendus justes devant Dieu; à plus forte raison serons-nous sauvés par lui de la colère de Dieu. Romains 5:9

Péché et colère
Dans ma démonstration l'un n'est pas la conséquence de l'autre. C'est plutôt le «péché» qu'on pourrait aussi qualifié de «colère». Ce sont les deux faces de la même réalité, comme dans le physique d'une personne. On peut admirer son visage, mais aussi l'observer en se mettant derrière elle. Ça dépend du point de vue où l'on regarde cette réalité. Dans notre évangélisation nous avons surtout mis l'accent sur le péché, sans le définir comme colère fondamentale.

Nos concitoyens sont de moins en moins réceptifs à l'argumentation de l'homme pécheur, parce que nous l'avons principalement traité sous l'angle juridique. Tu es coupable, donc tu vas être jugé. Sous l'influence de la culture numérique, nous abordons la réalité socio-culturelle et religieuse surtout sous l'angle de ce que l'on ressent. En partant de la colère, c'est donc le meilleur argument pour atteindre le monde autour de nous, mais aussi celui en nous. Tout le monde connaît la colère, pas besoin d'explication. Personne ne peut dire qu'il n'a jamais été en colère. Comme il ne peut pas dire qu'il n'est pas pécheur.

Pourquoi, dans notre société, la colère devient-elle presque un phénomène essentiel qui nous submerge littéralement?
Dans le passé, cette colère s'est cristallisée et matérialisée sporadiquement au travers de deux guerres mondiales et par la suite par des guerres et des conflits géographiquement localisés, mais aujourd'hui on a l'impression que le monde entier est en colère et les réseaux sociaux utilisent cette colère pour faire leur beurre et leur audience. Il y a aussi le diable, qui fait sa mayonnaise destructrice. Regardez comment la pandémie Covid 19 a suscité d'énormes colères contre les chinois, les professeurs de médecine qui se promènent sur les plateaux de télés, les politiques qui n'arrivent plus à masquer les difficultés à gérer la situation. Les pour et les anti-masques et les pour et anti-vaccination. La colère s'est aussi étendue chez les chrétiens pour les diviser. Ces divisions entre chrétiens se retrouvent même dans les familles. 

Que devrait faire l'église?
Bien sûr, il y a la question de l'évangélisation, mais nous avons aussi une rôle pacificateur à jouer dans la société et la première donne importante, c'est que le chrétien lui-même soit «pacifié», déjà dans sa famille, dans son église, dans son école ou lieu de travail. Il faut démonter des mécanismes destructeurs qui nous entraînent dans cette colère fondamentale et l'amplifient par la même occasion. Un des principes de base qu'on devrait «marteler» dans la communauté chrétienne, c'est que Dieu tient le monde dans sa main. Même s'il peut inspirer des politiques pour accomplir ses desseins, ne faisons pas trop confiance à des pasteurs qui se sentent obligés, de croire qu'ils sont les mains du Grand Patron de l'univers, pour concrétiser ses desseins terrestres. Ils font feu de tout bois pour canaliser à leurs profits, notre «colère», nos frustrations. Pourquoi tant de chrétiens forts respectables, spirituellement parlant, se sont sentis obligés de militer pour l'élection d'un président d'un pays dont ils ne faisaient même pas partie. Quitte à créer des divisions dans leur propre camp.

Il faudrait développer des programmes pour apprendre aux croyants à être des facteurs de paix dans la société, des adoucisseurs de colère. On ne pourra jamais éliminer, par nous-mêmes, cette colère fondamentale, mais au moins contribuer à la maintenir dans des limites qui puissent se gérer correctement.

Cherchez à rendre prospère la ville où le Seigneur vous a fait déporter, et priez-le pour elle, car plus elle sera prospère, plus vous le serez vous-mêmes. Jérémie 29:7.

Comment procéder?
1. Passez le clip de Gaëtan Roussell en précisant que ce n'est pas un chanteur chrétien, mais c'est incroyable comme il ressent la réalité spirituelle de la colère qui vient de la nuit des temps et que la Bible qualifie aussi de «Péché».

2. Faites des petits groupes de discussions.
Demandez que ceux qui veulent partager parlent de leur dernière grosse colère ou d'une grande colère dans le passé. Certains pourront peut-être expliquer comment ils ont surmonté leur colère. Certains n'exprimeront rien du tout. Une colère est souvent très intime, mais ça permettra peut-être d'amorcer un début de résolution, car elle commence par la verbalisation de celle-ci.

3. Faites votre prédication et faites un appel à déposer la colère fondamentale contre Dieu.
C'est une sorte d'appel à la conversion. Vous pouvez même prévoir un moment de silence pour permettre que des personnes puissent silencieusement répondre à cette invitation. Demandez de ne pas prier à haute voix, pendant ce moment, pour vraiment favoriser l'introspection de ces personnes qui voudraient se «convertir».

4. Proposez de prier après le culte
Certaines personnes auront peut-être besoin d'un suivi personnalisé, dans la prière, pour l'étape de conversion.

Proposez à des chrétiens de prier pour eux, pour ces colères dont ils n'arrivent pas à se débarrasser: colère contre des parents, des abuseurs, des maltraitances de toutes sortes, mais aussi contre les colères qu'ils ont contre eux-mêmes. 

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