Le nectar des fleurs: idée de prédication

27 Octobre 2022, 13:10pm

Publié par Henri Bacher

Le nectar des fleurs: idée de prédication

L'idée de cette prédication, c'est de montrer que la communauté doit produire du «nectar», une substance pour attirer les pollinisateurs potentiels pour enrichir la biodiversité spirituelle du monde où nous vivons.

L'idée du nectar, qu'est-ce qu'elle a à voir avec la Bible?
Vous avez raison, nulle part dans la Bible on trouve ce vocabulaire, sauf qu'on pourrait l'associer à celui de parfum ou de bonne odeur (Philippiens 4:18). Pour nous, le nectar des fleurs est mangé par les abeilles, les insectes, des chauve-souris, des lézards, etc... C'est donc, une nourriture. Nous nous inspirons à nouveau du théomimétisme pour donner des pistes de réflexions et pour montrer que comme les fleurs, pour être pollinisées, elles doivent produire du nectar pour attirer toutes ces petites «bêtes» qui sont essentielles pour la reproduction des plantes.

Le plus grand marché du monde
C'est ainsi que les auteurs du livre «L'intelligence des plantes»* présentent la pollinisation. Dans ce marché, il y a des acquéreurs (les insectes), des marchandises (le pollen et le nectar), des vendeurs (les plantes). Les plantes utilisent même des messages publicitaires (les couleurs et le parfum).

Toujours, selon eux et c'est parfaitement vrai, dans le monde végétal, comme dans le monde animal personne ne fait rien pour rien. Rien n'est gratuit. Le nectar, une substance sucrée, à haute teneur énergétique dont les animaux raffolent, sert surtout à rémunérer le transport du pollen. Il y a un autre phénomène impressionnant à observer, c'est que pour polliniser, il faut que l'abeille se pose sur la même fleur ailleurs. On ne peut pas croiser (polliniser) un pommier avec une violette. L'abeille ne se «sucre» pas au passage et butine sur la première fleur venue, au lieu de rejoindre la même fleur à polliniser. Ça reste encore un mystère pour les scientifiques. Les entomologistes ont forgé l'expression «fidélité dans le butinage».

Plantes honnêtes et plantes malhonnêtes
Eh, oui, ça existe aussi dans la Création de Dieu! Certaines plantes, pour atteindre leurs objectifs, celui d'être pollinisées, en viennent à se camoufler, à escroquer les insectes qui les aident, voire à les retenir prisonniers. Et d'autres ne reculent devant rien pour satisfaire leurs besoins. Sauf, qu'il faut faire attention de ne pas accuser Dieu d'avoir aussi créé des mécanismes «prédateurs». Ça aussi c'est un mystère.

* L'intelligence des plantes, Stefano Mancuson, Alessandra Viola, Ed. Albin Michel, 2018

Que peut-on tirer pour un message?
Le monde créé par Dieu se base sur les échanges, que la Bible nomme «partage» (Luc 3:11). Dans la Sainte-Cène on partage un pain entre tout le monde, symbole de la communauté qui s'est concrétisé dans le partage des biens dans Actes 4:32.

Comme pour les fleurs, nous avons besoin des autres pour être pollinisés. Aucune personne n'a été créée pour pouvoir vivre «standalone».

Dans les échanges quels qu'ils soient, il faut toujours offrir quelque chose en contrepartie. Peut-être pas sur le moment, mais sûrement à l'occasion. Lorsque quelqu'un se plaint qu'il n'est jamais pris en compte, il faudrait lui demander quel est le «nectar» qu'il offre?

Aujourd'hui on accuse le capitalisme de tous les maux. Avec raison, mais même dans la Création Dieu met au point des «échanges commerciaux». Rien n'est gratuit. Le problème ce n'est pas le business, mais la malhonnêteté et le fait qu'on ne veut pas partager.

Même dans le domaine spirituel Dieu utilise sa logique du donnant-donnant (Matthieu 6:4 - 1 Corinthiens 3:8). Au jugement dernier, il va nous rétribuer avec un «nectar» éternel (1 Samuel 24:20 - Apocalypse 11:18). La seule différence, c'est qu'on ne peut pas acheter notre salut sur terre, on n'aurait pas, de toute façon, l'argent. Le prix de notre salut est exorbitant. Néanmoins on sera récompensé de lui avoir fait confiance .

Une application pour le développement de la communauté
Nous avons tellement, pour nous développer, misé sur le message. Soit écrit, soit verbal ou maintenant en vidéo et en images. Nous pensons que notre message, c'est du «nectar» avec un parfum et des couleurs tellement percutantes que les gens vont accourir à l'église. Le «nectar» devrait d'abord être concret: un sourire, un toucher d'épaule, une écoute attentive, du temps qu'on consacre à écouter une personne dont les jérémiades ne nous intéressent pas.

Il y a bien sûr, tout le travail qui est accompli en faveur des défavorisés et qui est souvent du baume sur le cœur du malheureux, mais c'est aussi une friandise qu'on partage, un bouquet de fleurs pour remercier, le compliment sur le chien qu'on peut faire à une personne qui le promène, etc...

Si les fleurs doivent faire des efforts pour attirer les abeilles, les insectes, rien qu'avec les couleurs, le parfum, il faudrait se demander si nos locaux pour le culte, qui ressemblent souvent à une école spirituelle, grise et terne, éclairés aux néons, ne devraient pas se relooker pour attirer le chaland (sous entendu les abeilles et autres bestioles)?

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