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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Conversion: Idée de prédication

4 Mai 2022, 08:00am

Publié par Henri Bacher

Conversion: Idée de prédication

C'est l'histoire d'un léopard tombé dans un puits qui va nous servir de parabole pour expliquer la conversion. Le Christ a pris en exemple des évènements et des situations de son temps, des paraboles souvent liées au monde agricole de son époque (le semeur, le bon berger, la graine de moutarde, l'ivraie, etc...). Nous devons prendre un temps précieux pour d'abord expliquer la portée botanique ou technique de l'image avant d'en tirer un message. Pourquoi ne pas nous inspirer de paraboles modernes, trouvées sur les réseaux sociaux, qu'on saisit du premier coup, sans avoir besoin de beaucoup d'explications? Notre exemple d'aujourd'hui, tiré de TikTok, s'inspire d'un sauvetage de léopard pour décrire un processus de sauvetage spirituel.

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Comment procéder?

O Abandonnez la posture du maître d'école qui sait. Vous êtes très souvent devant un public qui a autant, sinon plus de connaissances que vous. Vos auditeurs-spectateurs sont formés non par l'école, mais par les réseaux sociaux qui leur apprennent à s'exprimer, à commenter. 

O C'est pourquoi commencez par faire des groupes de partage, en changeant les chaises de place, pour que les personnes puissent communiquer entre elles.

O Projetez le clip.

O Posez les questions suivantes (à distribuer à chaque groupe):

1. Que veut dire «perdition» ou «salut» dans ce contexte tragique?
2. Peut-on comparer le sauvetage de ce félin à la conversion?
3. La peur des humains surpasse-t-elle la peur de se noyer?
4. Quel a été le moyen efficace de ce sauvetage?
5. Symboliquement, dans le cadre de l'église comment pourrait se définir ce «lit de camp»?

Quelques pistes pour votre prédication

O Généralement, nous les évangéliques ont a de la peine à mentionner que nous pouvons être co-auteur de notre salut. Je m'explique. Il est clair que ce léopard ne peut se sauver lui-même sans l'aide de l'extérieur, mais il a dû lui-même grimper, donc il a fait une effort personnel. Comme le fils prodigue a dû prendre la décision de rentrer chez son père. C'était sûrement un voyage pénible et comme il n'avait plus de sous, il ne le faisait pas en taxi. Et son père ne lui a pas envoyé le taxi. Être co-auteur n'a rien à voir avec le salut par les œuvres, mais on a peut-être trop présenté le salut comme une action «standalone» de la part de Dieu.

O Pouvons-nous comprendre que les personnes que nous voulons «sauver» peuvent avoir peur de l'église (les gens rassemblés sur les bords du puits). De même, nous les chrétiens, on peut avoir peur des personnes à sauver qui sont complètement hors-normes, étrangers à notre culture d'église, à notre éthique. Un peu comme la samaritaine que Jésus a rencontrée à un puits (Jean 4).

O Dans l'évangélisation sommes-nous aussi créatifs que ces sauveteurs? Ils n'avaient sûrement pas de manuel qui leur expliquait la manière de procéder. Ils ont dû faire du «brain-storming». Comme nous sortons d'une culture ecclésiale très scolaire, nous appliquons des formules (les quatre lois spirituelles), des programmes (comme les Cours Alpha) que nous appliquons à toutes les situations. Je ne conteste absolument pas le recours à ce genre de pratiques, mais je voudrais juste attirer l'attention que notre Père céleste est un créatif qui attend de nous que nous le soyons aussi dans l'évangélisation.

O Pour moi, ce lit de camp représente le corps du Christ, la communauté ecclésiale. C'est une structure, un organisme qui aide au sauvetage de l'humanité. Comment créer dans cette structure des points d'accroche? Ce lit de camp est manié et positionné par des personnes. L'église, c'est nous! Comment allons-nous nous positionner dans ce monde? Sommes-nous là où le monde se «noie» ou avons-nous construit un bâtiment, tout prêt, et nous demandons que les gens en perdition passent d'abord la porte de notre chapelle? Jésus, avec la samaritaine, allait à sa rencontre, là où elle se trouvait. C'est une rencontre dans la réalité de la vie et non au travers d'un clip vidéo. Nous sommes des spécialistes, moi y compris, des messages numériques. Ça nous permet de ne pas affronter nos peurs vis-à-vis des «léopards» et de leurs réactions.

O Les paraboles, comme celles de Jésus, ont une part d'irréalité. Le léopard est certes sauvé, mais il ne rejoint pas la communauté humaine. Il faut juste travailler la pointe de la parabole.

Un complément de texte biblique pour l'illustration

Romains 3:28 Pour le léopard, il a fallu qu'il «croit» dans la possibilité de salut, mais en même temps c'était dans ses capacités de félin. On ne lui a pas proposé de s'accrocher, par exemple, à un crochet au bout d'une corde. Il n'aurait pas compris. Nous proposons souvent des solutions, des messages de salut, que nos interlocuteurs sont incapables de comprendre.

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