Le repas comme la meilleure activité pour fédérer des personnes différentes
Ce qui fait problème, c’est la méconnaissance de la notion de culture. Il ne s’agit plus de jeunes et de vieux, il s’agit de personnes qui se rencontrent et qui ont des cultures différentes. C’est quoi une culture? C’est simplement les outils intellectuels, émotionnels pour comprendre et véhiculer un message.
Lorsqu’on envoie un missionnaire dans une tribu dans l’hémisphère sud, on lui demande de s’imprégner d’abord de la culture et d’apprendre la langue avant de faire quoi que ce soit. Aujourd’hui en Europe nous sommes dans la même situation. Nos pasteurs sont des « missionnaires » à qui il faut dire: comprends la culture de ton auditeur. Or, dans nos auditeurs du dimanche matin nous avons en face de nous des gens qui viennent de cultures occidentales différentes, composées chacune de jeunes et de vieux. J’ai l’impression que dans nos cultes on est comme des missionnaires en Afrique dans le temps, qui veulent absolument rassembler tous les gens autour de l’harmonium à pédales, alors que les gens ont l’habitude de faire du tam-tam. Ou bien on organise des cultes avec harmonium, tam-tam, danse et période ou l’on s’assoit comme dans une école occidentale de l’ancien temps. Le malaise vient de ce que culturellement on ne se sent pas bien. De plus, les outils intellectuels pour comprendre le message ne sont plus les mêmes que par le passé et ne sont pas enseignés dans nos écoles bibliques et autres académies. On arrive dans le syndrome de la Tour de Babel dans nos églises. Le chant, c’est ce qui divise le plus actuellement nos communautés. Ce n’est plus un outil fédérateur (à moins de rester dans sa tribu musicale), c’est une forme d’expression qui divise plus qu’il ne rassemble. Faut-il donc continuer à chanter? Est-ce fondamental pour le culte? Je ne réponds, ni par oui, ni par non, mais il me semble que dans l’évangile, on ne voit jamais Jésus chanter avec ses disciples, sauf pour des fêtes "officielles" comme celle de Pâques. Mais, par contre, ils mangent ensemble! Et le Christ ne nous a pas laissé un chant pour se rappeler de son action sur terre, mais il nous a laissé la St Cène, un repas. Je pense que le repas est plus fédérateur que les chants et autres activités culturelles. Pourquoi, ne pas transformer le culte en repas et vivre le culte au travers d’un repas pris ensemble. Je l’ai expérimenté en petit groupe à titre d’expérience. La Cène on l’a prise avec le pain et le vin du repas. Un bon repas, personne ne crache dessus, ni les vieux, ni les jeunes, ni les noirs, ni les jaunes et se rassembler autour d’un repas est plus biblique que participer à un concert de louanges! Dans la Bible, la plupart des grandes affirmations théologiques se sont faites autour d’un repas et non dans une salle de classe ou dans une salle de concert.
Henri Bacher