Quelle est encore la place de la Bible dans un monde qui lit de moins en moins? Idée de prédication
Nous évangéliques, avons un problème. Nous présentons le texte biblique comme si certains de ces textes avaient été composés, surtout ceux de l'Ancien Testament, presque dès le début de l'humanité. Alors que les spécialistes de la datation de ces textes les situent entre le 3ème et le 2ème siècle avant Jésus-Christ. Comment les Noé, Abraham, etc..., ont-ils pu croire en Dieu sans avoir un texte inspiré à disposition? Dans un avenir où la culture numérique nous désapprend à lire, comment va-t-on être inspiré? That's the question? Le message biblique s'est d'abord construit à partir de l'oralité, comme notre futur numérique va principalement puiser dans ce même monde. Que veut donc dire s'appuyer sur la Bible, un texte, pour alimenter, consolider notre foi et surtout vérifier la véracité de celle-ci? Cette idée peut aussi servir pour une prédication ou une étude biblique.
On confond très souvent le texte composé et écrit avec son histoire et la manière dont on l'a transmis
Dans une chronologie comparée des civilisations mondiales et la Bible, parue dans un livre* les auteurs présentent celle-ci comme un document dont le contenu date d'environ 3000 ans avant Jésus-Christ.
Je ne veux pas faire le procès de ce graphique, sauf que dans la tête du chrétien lambda, lorsqu'on parle de Bible, c'est forcément le livre qui se vend en librairie. Or, il s'agit de l'histoire qui est relatée dans un livre, mais qui a été vécue et pensée bien avant sa mise par écrit. C'est le compte-rendu d'évènements qui ont été transmis par la culture orale. Ne faisons, non plus le procès de l'oralité primitive. La transmission orale a ses codes, au même titre que l'écrit. Ce n'est pas de l'à-peu-près, une composition aléatoire et fantaisiste d'un bon conteur, à l'image de nos standuppers humoristes.
* La Bible déchiffrée Ed. Fleurus et Ligue pour la lecture de la Bible, 1977
Il s'agit de situer le texte écrit de la Bible dans son contexte historique global et de savoir comment l'utiliser comme instrument de contrôle du message divin
Pour ce faire nous utilisons l'image d'un pont qui relie l'ancien, le monde de l'oralité primitive au nouveau monde de l'oralité électronique.
Dans la pratique de notre spiritualité évangélique, le texte écrit, je précise, s'est transformé en autoroute dont le début remonte au jardin d'Eden et la destination finale au paradis. Par contre les théologiens dits «libéraux» ont aussi gardé ce concept de l'autoroute, mais ils se concentrent sur la signalisation. Ils signalent les aires de repos, les parkings comme les activités cultuelles, le baptême des enfants, le catéchisme, etc. Mais ils omettent de signaler la destination finale de leur autoroute. Ils ont même créé des bifurcations d'autoroute, sans vraies destinations, pourvu qu'on roule!
Comment définir ce pont?
Le tablier du pont
C'est effectivement le texte écrit et compilé, qui a une portée historique qui prend en compte le début de l'humanité, mais qui a été écrit lors d'une courte période historique. Il se mesure en à peine quatre à cinq siècles (avant et après Jésus-Christ).
Les haubans
Ces torons de câbles qui partent du sommet (du Dieu inspirateur) représentent ces textes (66 livres / «câbles»), dont les auteurs sont très variés.
La pile du pont
Effectivement, c'est le Christ qui porte ces textes, qui les transcendent, qui en fait le lien, aussi entre l'Ancient Testament et le Nouveau. Remarquez que cette pile est posée sur la terre, sur le fond du lac. Le sacrifice du Christ s'est réalisé sur la terre, là où l'homme a aussi péché.
Le Saint-Esprit (sous la colombe symbolique en arrière-plan). Il ne porte pas la structure comme le Christ, mais il permet de la comprendre, de l'interpréter.
Le chemin du Christ passe par dessus le pont
Et ce chemin part du jardin d'Eden, traverse toute l'histoire humaine et toutes cultures pour arriver dans l'éternité avec Dieu. Ce chemin est illuminé, «coloré» par le Saint-Esprit qui continue de nous inspirer. Les couleurs représentent l'arc-en-ciel, signe de l'alliance avec Dieu (Genèse 9:13). Le Christ nous demande de le suivre sur ce chemin, il ne nous demande pas de suivre un texte, mais de l'utiliser comme indications pour le parcours.
Quel sera le rôle futur de la Bible, document uniquement composé à partir de l'écrit?
La culture de l'écrit et l'incarnation du Christ sont centraux (aussi dans le temps) par rapport à l'histoire humaine. Dieu n'est pas limité par les différentes cultures pour se révéler aux humains. L'oralité primitive regarde en avant vers le Christ et l'oralité numérique doit regarder en arrière. Le seul moyen de contrôler nos théologies, notre pratique spirituelle et ecclésiastique ne peut pas se référer à l'histoire de l'église, mais au texte biblique. Chaque période culturelle devra développer une théologie et une pratique qui transposent le texte original pour se faire comprendre par les personnes issues de cette culture. On l'a compris en traduisant la Bible dans le maximum de langues, mais ce n'est pas suffisant. Il faut aussi créer de nouveaux messages, de nouveaux rythmes musicaux, de nouvelles liturgies. Dans cet article je transpose une réflexion pour la culture numérique.
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