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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Comment témoigner entre femmes?

8 Octobre 2020, 16:33pm

Publié par Henri Bacher

Comment témoigner entre femmes?

Johanne Rochat est la productrice de la chaîne Youtube <youtube.com/bibletubeenfant>. Elle est aussi engagée avec sa famille dans une église évangélique <http://www.colline.ch>. Elle nous explique comment avec une amie, elles utilisent la marche comme moyen de contact et d'encouragement entre femmes.

Henri Bacher:
Tout récemment, tu as commencé à pratiquer une activité qui rejoint un peu les thèses de travail de Fraterpoly. Explique-nous ta démarche.

Johanne Rochat:
Je suis très amie avec une voisine qui n’est pas du tout dans la foi, qui n’a même jamais reçu d’éducation religieuse. Elle sait que je suis chrétienne et j’ai eu beaucoup d’occasions de lui parler de Dieu et de ce que je vivais. Je lui ai aussi régulièrement proposé de prier pour elle ou alors envoyé par sms des textes de la Bible ou des chants chrétiens. Mais j’avais envie d’aller plus loin avec elle. Avec une autre amie de l’église nous avons donc formé un trio de partage. L’idée de départ : faire de nouvelles amitiés (mes deux amies ne se connaissaient pas) et partager pour pouvoir s’encourager dans notre vie de tous les jours, mais aussi approfondir notre connaissance de Dieu. On a décidé de se voir toutes les deux semaines et d’aller marcher ensemble. On a chacune besoin de faire un peu plus de sport et la marche est un moyen d'en faire tout en pouvant discuter. 

HB: Pour quelle raison tu ne mets pas en pratique les anciennes manières de faire, comme un cours Alpha ou l'invitation dans un groupe de maison?

JR: Le mari de ma voisine n’est pas non plus dans la foi. Il a eu de mauvaises expériences avec des chrétiens et a un regard très critique, en particulier sur les évangéliques. Ma voisine vit donc un conflit de loyauté : comment approfondir sa connaissance de Dieu avec un mari qui a un regard très négatif sur Dieu et l’église. Son mari connaît notre démarche mais en fin de compte c’est de l’amitié, pas une activité d’église. 

HB: A terme quel est ton objectif?
Mon rêve est que toute cette famille puisse rencontrer Jésus, et que leur vie en soit impactée.  Au travers de notre trio, ma voisine pourra nous questionner, comprendre comment on peut être en relation avec Dieu, qui Il est. On pourra aussi l’encourager lorsqu'elle passera pas des moments difficiles. On souhaite que ce trio soit un lieu de partage, de confiance. Ça sera aussi pour nous, qui sommes dans la foi, un lieu où on peut partager nos difficultés, montrer des facettes moins glorieuses de nos journées et aussi chercher le soutien des deux autres. Ce trio peut nous permettre à chacune de grandir dans notre foi. Et si ma voisine fait le choix de marcher avec Jésus, cela aura des répercussions sur son mari et sa famille, qui verront sûrement un changement chez elle. Il faudra qu’on leur trouve des trios ou des groupes pour qu’ils puissent eux aussi avoir un lieu pour apprendre à connaître Dieu :)  

HB: Est-ce que le pasteur de votre communauté, entre facilement dans cette manière de procéder?
Oui, notre pasteur a à cœur que l’église soit tournée vers l’extérieur et qu’on puisse aller rejoindre le monde, hors de nos murs. 

HB: Est-ce que tu as des conseils pour éviter de frustrer le pas-encore-chrétien?
???? Aucune idée ! 

HB: Quels sont les thèmes que tu penses devoir développer?
Je n’ai pas un programme établi avec des thèmes. Cela dépendra du moment et de ce que chacun vit. Si je tombe sur une vidéo ou un texte durant la semaine qui me semble pouvoir lancer un sujet de discussion, je l’utiliserais. Mais je pense que ça sera des choses en lien avec le quotidien. Quand on se voit avec des amis, on n’anticipe pas tous nos sujets de discussions. Par contre ça arrive qu’on dise : «Il faudra que je leur raconte la prochaine fois qu’on se voit !». De la même manière, je ne me fixe pas l’objectif de devoir à chaque fois ouvrir la Bible ou prier. Si cela se donne, on le fera mais si on ne le fait pas, je n’aurai pas le sentiment d’avoir échoué. 

HB: Quels sont tes sources d'inspirations?
Je n’arrive pas forcément à dire que je me suis inspirée d’un modèle en particulier. Notre pasteur nous a parlé des groupes de croissance. Ce sont des trios qui se retrouvent selon leur lieu géographique de vie (vie familiale ou professionnelle), qui prient, lisent la Bible et partagent ensemble. Cela m’a donné l’idée d’un trio et non plus d’un duo. Mais, sinon, je ne suis pas une façon de faire expliquée dans un livre. Le point de départ est finalement l’amitié. En se donnant rendez-vous tous les 15 jours pour aller marcher, on se donne un cadre et ensemble on a discuté de ce qu’on voulait mettre dans ce cadre. 

HB: Quelle est pour toi la définition de la communauté chrétienne?
Une communauté rassemble des personnes ayant quelque chose en commun. La communauté chrétienne réunit les personnes qui ont ce même désir de marcher avec Dieu et de le faire connaître autour d’elles. 

HB: Pour toi quel rôle doivent jouer les familles chrétiennes dans l'église?
Les familles sont en lien avec d’autres familles. Comme les motards sont en lien avec d’autres motards ou les sportifs avec d’autres sportifs. Pour rejoindre une famille, les mieux placés seront les familles. On a un terrain commun et on vit des choses similaires, ou du moins on a des défis semblables. Les familles chrétiennes peuvent donc aller à la rencontre des familles non-chrétiennes et être une ressource pour elles. 

HB: As-tu des solutions pour permettre que les parents aident les enfants à se développer spirituellement?
Je ne crois pas qu’il existe des solutions toutes prêtes. Ça se saurait et nous ne verrions pas des enfants quitter le chemin de la foi. Il me semble qu’une chose importante pour les enfants est de pouvoir expérimenter Dieu et pas seulement le dimanche matin. Il faut utiliser les situations du quotidien. Par exemple : «tu es triste pour telle ou telle chose, et si tu demandais à Dieu de prendre ta tristesse et de te donner Sa paix?». Souvent en tant que parent on se met entre l’enfant et Dieu, on joue les intermédiaires. C’est nous qui allons prier pour leurs soucis, c’est nous qui allons écouter Dieu pour eux. Mais ils sont capables de le faire, il faut juste les guider pour qu’ils apprennent.

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