De Constantin à Trump
De tout temps, le christianisme comme bien d'autres religions a été en prise avec les pouvoirs politiques. Dans le Nouvel OBS, de la semaine du 15 au 21 mai 2025 (n° 3164), Mariann Edgar Budde, la pasteure épiscopalienne qui a mouché le nez au président Trump lors d'un culte postélectoral, affirme que « la Maison-Blanche utilise la religion à des fins politiques ». Les évangéliques européens semblent mieux appréhender l'omerta politique sur le monde chrétien de ce pays. En 2017, nous avons, à notre manière, anticipé cette mainmise en publiant un clip sur le thème de la croyance qui booste le politique (voir ci-dessous). Nous mettons également un autre clip qui montre comment l'empereur Constantin a été le grand instigateur de cette plaie qui a gangrené l'Église chrétienne.
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Ne nous faisons pas d'illusions.
Si Calvin a pu s'imposer comme réformateur à Genève, c'est bien parce qu'il était soutenu par les politiques. Encore aujourd'hui, les églises protestantes, dans le canton de Vaud et d'autres cantons protestants suisses, sont subventionnées par l'État. Idem pour Luther et les princes allemands qui voyaient d'un mauvais œil les finances qui partaient pour Rome. La guerre des paysans, un os pénible à ronger pour Luther, en est une autre facette. Zwingli le Zurichois n'a pas hésité à couvrir les noyades des premiers anabaptistes dans la Limmat, hostiles au baptême des enfants et à la soldatesque. Acte de nettoyage théologique ou aussi acte politique, puisqu'on attentait à l'armée dont Zwingli était un des aumôniers ?
Et les Réveillés du 19ᵉ siècle ?
Comme leur influence n'était absolument pas d'ordre politico-religieux et qu'ils s'occupaient avant tout des pauvres, on les tolérait, sauf qu'aujourd'hui ils ont tendance à chercher l'appui des politiques et que ceux-ci leur renvoient le bébé de l'assistance aux pauvres.
Quelles conséquences pour les églises et organisations chrétiennes francophones ?
Le calcul est très simple. Si les politiques nord-américains ferment tout azimut le robinet de l'aide humanitaire, c'est sur les églises que va retomber cette tâche et, par ricochet, les francophones, entre autres, vont devoir financer leurs propres œuvres sociales et souvent leur propre staff pastoral. Fini le financement de grandes utopies, comme les rassemblements mondiaux, pour célébrer le christianisme, mais aussi les petites « utopies » qui n'auraient jamais vu le jour, si elles avaient dû se financer avec l'argent de la dîme francophone.