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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Le Saint-Esprit et la culture

13 Mai 2023, 10:01am

Publié par Henri Bacher

Nous avons l'habitude de penser et de croire que lorsque Dieu parle par un texte, une image prophétique, une intuition, un rêve, il le fait directement comme lorsqu'on applique une peinture à l'aide d'un pinceau sur une feuille de papier. Hélas son message est toujours à la merci de la feuille de papier, de la peinture, du pinceau que nous appelons culture. Ce qui limite Dieu dans ses messages qu'il envoie par le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit doit toujours passer par nos capteurs intérieurs
Il y a toujours une interface (2) entre le Saint-Esprit et nous (3) et ce sont principalement les instruments culturels. Par «instrument» j’entends savoir lire (la Bible), comprendre une image, un langage, décrypter un rêve, analyser une intuition comme un message prophétique. Savoir décrypter des attitudes, des comportements. Saisir la différence entre un coup de tonnerre et une explosion. En fait, ce sont comme des capteurs culturels qui permettent d’entendre ou de comprendre le Saint-Esprit. Ce n'est pas Dieu qui a créé les cultures, comme par exemple celle de l'écrit. Il les inspire, mais elles porteront toujours la marque humaine emprunte d'imperfections, mais Dieu sait les utiliser et elles sont suffisantes pour se connecter au Saint- Esprit.

Cette interface (2) c’est notre espace de liberté, vis-à-vis de Dieu. Comme une sorte de jardin d’Eden des origines où Dieu venait se promener pour parler avec les hommes. Cet espace culturel, c’est notre jardin. Nous pouvons nous développer comme bon nous semble. Avec un potentiel formidable puisque nous sommes faits à l’image de Dieu et qu’il nous a donné sa capacité d’être créatifs. Nous pouvons améliorer ces «capteurs», comme par exemple lorsque nous adaptons les traductions de la Bible, au langage actuel.

Mais une culture peut aussi devenir un obstacle à l’action du Saint-Esprit. C’est un peu ce qui se passe en Europe. Dieu n’a pas l’habitude de violer, spirituellement parlant, notre personne. Il ne s’introduit pas en nous, par effraction. Lorsque nous souhaitons que le Saint-Esprit vienne en nous, nous ouvrons nos capteurs pour qu’il les utilise.

Pour cette notion de «capteur», il ne faut pas trop vite sauter dans le moralisme. Une 
personne qui maîtrise très mal la lecture, va avoir des difficultés de comprendre le Saint-Esprit au travers d’un texte aussi biblique soit-il. Lorsque qu’un chrétien s’exprime en disant: 
«le Saint-Esprit m’a dit...»,  il faudrait qu’il ajoute: «j’espère que mon capteur était bien nettoyé et que je ne me trompe pas». Je ne parle pas forcément de «nettoyage» en relation avec le péché, mais du «bruitage» culturel qui pollue notre perception. Ce sont probablement aussi certains responsables qui ont développé de nouveaux capteurs culturo-spirituels pour tenter de correspondre aux besoins d’aujourd’hui. Aussi longtemps qu'on accepte que ce que nous mettons en route n’est qu’une interface, certes performante, on peut dormir sur nos deux oreilles spirituelles.

 

 

Dans la culture numérique, on met à jour des capteurs culturels liés à l'intelligence émotionnelle, exploités par exemple, au Moyen-Âge. C'est très bien, mais il faut se rendre compte que l'ennemi de Dieu se branche aussi sur ces capteurs pour brouiller les messages. Depuis les débuts de la spiritualité biblique décrite dans l'Ancien et le Nouveau Testament, il a existé ces «brouillages», ces «bruitages parasites». Toute émotion spirituelle n'est pas bonne à prendre sans filtrage. Nos concerts de louange, mes idées de prédication, nos liturgies, nos voyages en Israël, nos retraites spirituelles, nos prestations artistiques ressemblent parfois à des «bruitages» qui rendent le message de Dieu plutôt inaudible.

 

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