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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Pourquoi se former au numérique culturel aujourd'hui?

18 Août 2022, 08:00am

Publié par Henri Bacher

Pourquoi se former au numérique culturel aujourd'hui?

Le peintre François décrit, par tableau interposé, ce qui se passe actuellement. La culture de l'écrit, de la lecture est carrée, rationnelle, analytique, logique, systématique. Elle se fait bouffer par la culture montante du numérique, émotionnelle, intuitive, irrationnelle, systémique. Je ne parle pas ici de cette culture scientifique numérique pétrie d'algorithmes, mais de celle qui façonne nos manières de penser, de croire, d'aimer, de se faire une place au soleil. Aujourd'hui, nous nous situons, dans l'église, entre ces deux mondes.

Chaque culture fonctionne à partir de son centre de pensée, d'action, à l'aide d'un levier technologique spécifique. On ne prend pas du tout en compte que ces leviers ne sont pas neutres en soi. Leur usage quotidien, pratique, comme les smartphones changent même les postures physiques en marchant dans la rue.

L'imprimerie a permis de développer à grande échelle le système de l'école républicaine en France, grâce à Jules Ferry. L'école a formaté la religion, la politique, la culture, la manière de vendre, etc... Le numérique fera encore plus fort dans son rôle de formatage. D'une part l'apprentissage se fait par intuition et beaucoup moins par la maîtrise du raisonnement analytique. D'autre part, il s'adresse prioritairement à l'ouïe et à la vue qui ne demandent pas au préalable un apprentissage comme la lecture. Bien sûr, c'est plus complexe, toutes les images et les clips ne se comprennent pas au premier coup d'œil. 

Impossible de faire passer la culture de l'écrit dans celle du numérique, même si l'écrit, comme sur mon blog, a de l'influence... pour ceux qui lisent encore. 

Pour mieux saisir ces conflits d'adaptation, je pendrais l'exemple des migrations de personnes entre pays et continents. On comprends les difficultés d'apprendre une nouvelle langue, une nouvelle manière de penser, de vivre la religion, l'autorité politique, les relations entre hommes et femmes, etc... Les descendants de ces migrants nés en France, contrairement à leurs parents, deviennent des natifs à l'aise dans les deux cultures. Tout en expérimentant un certain nombre de malentendus et aussi la mise à l'écart du modèle familial, comme par exemple l'imposition du choix du mari ou de l'épouse par le père.

Dans nos églises, on rencontre le même problème entre nos «parents spirituels» qui veulent nous «marier» culturellement parlant selon leurs principes à eux.  

Il faudra laisser les «natifs» de la culture du smartphone, développer leurs propres critères. Ils sont nés avec le numérique dans leur berceau. Ce sont les personnes que l'église a besoin d'atteindre, pas pour les ramener, dans le pays de leurs parents immigrés, mais dans de nouvelles structures de vie et de pensée.

Nous devons former les «natifs» du continent numérique.

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