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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

La fin des temps boostée par les technologiques intelligentes

4 Septembre 2023, 07:00am

Publié par Henri Bacher

Ce qui m'intéresse avec les nouveaux leviers technologiques du numérique, ce n'est pas tellement leur efficacité qui font rêver nombre de chrétiens quant à la diffusion de l'évangile, mais bien leur capacité de modélisation des comportements socio-culturels de la majorité des terriens. Si le Christ revient sur terre, à la fin des temps, tout le monde le verra (Zacharie 14:4 / Actes 1:11). Il suffira juste qu'un smartphone le filme et mette la séquence sur les réseaux sociaux. Le monde entier le verra. Comment des prophètes ont-ils pu imaginer, sans révélations, une telle réalité à leur époque?

Nous arrivons dans la fin des temps
Le réformateur Luther était également convaincu du retour du Christ encore à son époque. Nous y croyons aussi pour la nôtre, sans pouvoir prédire la moindre date. Peut-être comme Luther nous allons nous tromper sur la question du temps. Néanmoins et là, nous ne nous basons pas sur une éventuelle prophétie actuelle, mais simplement sur des analyses politiques, socio-culturelles, économiques, religieuses pour penser qu'on est assez proche de la venue du Christ sur le Mont des Oliviers.

 

Voici quelques raisons:
O La mondialisation de la culture, de l'économie, du monde politique est en marche pour son but ultime: offrir à l'antéchrist ou antichrist (1 Jean 2:22) les clés du royaume qui va s'opposer frontalement et d'une manière planétaire à Dieu. Ce sera la résolution finale d'un combat cosmique qui a commencé dans le jardin d'Eden. Les technologies et cultures du numérique sont les vecteurs exceptionnels pour promouvoir cette prise de pouvoir de l'antéchrist. Le ChatGPT n'est qu'un de ces outils ultraperformants pour faciliter cette mainmise et il ne sera probablement pas le dernier.
O Je vais peut-être me hasarder à avancer une hypothèse. Ce langage de la fin des temps, je l'appelle l'oralité électronique où le texte écrit sera de moins en moins nécessaire et ou le visuel, le son auront pris toute leur ampleur. Sur les réseaux sociaux, comme TikTok, vous recevez des tas d'informations par des images, des vidéos qui ne nécessitent plus de savoir lire. Donc, il n'y a non plus à faire un apprentissage, de plusieurs années, comme avec l'école, pour lire et écrire. Bien sûr, on me rétorquera que pour voir des clips de chats et de shuffle dance, il n'y a pas besoin de savoir lire. Figurez-vous que les incas, qui n'avait aucun système d'écriture comme celui des égyptiens ou des cultures occidentales de l'époque, ont construit une civilisation dont il reste encore aujourd'hui des vestiges impressionnants. C'est donc possible!

La première partie de la Bible est sortie de l'oralité. Adam et Eve, Noé, Abraham et les patriarches ne puisaient pas leur savoir spirituel dans un texte et pourtant leur expérience spirituelle nous influence encore aujourd'hui. Comme pour nous chrétiens occidentaux nourris avec le texte et la culture scolaire que nous mettons à la cimaise de nos manières de penser le monde, nous ne nous rendons plus compte de l'impact et du langage des images. Je vous conseille de visionner la série de clips sur Arte sur Le dessous des images pour comprendre mon propos. Pourtant, cette oralité du début était fortement liée à un Dieu qui parle par des songes, des convictions, des intuitions, des prophètes, des personnes qui sont directement inspirées, sans devoir passer par un support extérieur à eux, comme un texte imprimé ou maintenant par le numérique. Dieu utilise aussi des hommes et des femmes qui portent un message. Ils parlent de la part de Dieu. Même si nos pasteurs ou curés disent qu'ils parlent de la part de Dieu, la plupart du temps, ils expriment ce que d'autres ont dit, mais eux-mêmes sont peu inspirés directement.

Pour tenter le Christ, le diable a utilisé une technique vielle comme le monde, celui de l'image. Il nous détourne de l'essentiel, déjà dans le jardin d'Eden, en partant d'une image: «regarde ce fruit» et à partir de cet arbre à fruits, il fait douter d'une parole que Dieu a dite. Il lui présente une solution en «images» comme lors de la tentation: saute dans le vide (le spectacle), change la pierre en nourriture (le goût, le besoin de manger, le plaisir des sens).

Je vous rappelle qu'un des fondements de la foi chrétienne repose sur l'incarnation du Christ. Mais nous ne l'avons «incarné» que dans un texte au lieu d'y voir que le Christ s'est incarné dans une personne humaine qui se voit, se touche, qui parle. Lors de la résurrection, le Christ était visible et lorsqu'il reviendra ce ne sera pas en hologramme. Le visuel, depuis la nuit des temps, a joué un rôle primordial pour la foi. Par exemple, l'exode du peuple d'Israël hors d'Égypte est un évènement visuel, émotionnel et non une parabole composée à partir de l'imaginaire d'un écrivain. C'était une réalité qui se voyait et qui ne s'est pas pensée comme une philosophie. C'est clair qu'au fil du temps, les cultures successives, grâce aux leviers technologiques, ont maximalisé leur manière de voir tout en négligeant le fait qu'une culture est toujours partielle.

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