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ÉGLISE. CULTURE. NUMÉRIQUE.

Conversion aujourd’hui

23 Octobre 2018, 10:35am

Publié par Henri Bacher

L’implantation de nouvelles communautés devraient aussi s’accompagner d’une réflexion en profondeur sur la question de la conversion.

 

L’évolution de l’engagement avec Dieu
Traditionnellement dans nos contrées catéchisées à l’époque par les catholiques et les réformés on s’adressait à un public qui avait un certain nombre de références chrétiennes, fort générales, mais suffisantes pour entrer dans un dialogue constructif. D’une manière caricaturale, on a résumé notre appel à la conversion, en condensant notre message dans quelques lois dites spirituelles: tu es pécheur, tu es séparé de Dieu, Jésus est ton sauveur, accepte son pardon. Aujourd’hui pour les vegans, le “péché’ c’est de manger des animaux, pour les écolos de ne pas trier ses déchets, pour les #metoo de harceler son prochain, pour les politiques d’ouvrir les portes pour les migrants, etc. Ce n’est pas faux, mais le péché, c’est avant tout l’absence de relation avec Dieu, encore faut-il préciser de quel Dieu il s’agit.

Nous avons longtemps présenté l’accès au salut éternel par le symbole de la porte, dont nous avions la clé. Pas faux, puisque Apocalypse 3:20 nous donne toute légitimité pour penser ainsi, sauf que nous en avons fait un point d’accès obligatoire et unique. Le modèle biblique qui fait référence pour cette manière d’évangéliser, c’est la conversion de l’apôtre Paul. Pour symboliser cette approche, je prendrais la flèche:

Conversion aujourd’hui

 

Nous avions un message directe, bien paramétré. Mais ce que nous avons oublié aujourd’hui, en utilisant la même méthode, c’est que nous avons en face de nous des personnes non catéchisées, donc incapable de décrypter la signification de ce que nous voulons leur présenter. Aujourd’hui, je ne choisirais pas la flèche, mais la spirale comme symbolique pour approcher nos concitoyens:

Conversion aujourd’hui

Le modèle biblique qui m’inspire c’est celui de la rencontre de Jésus avec la samaritaine. Jésus demande d’abord un service: donne-moi, s’il te plaît, à boire. Avons-nous le courage de solliciter l’aide d’un pas-encore-chrétien, pour quelque chose d’essentiel ? Puis le Christ a continué à parler théologie sur la manière d’adorer Dieu. C’est comme s’il avait discuté avec une femme bouddhiste sur sa religion. C’est donc, une approche par l’extérieur pour arriver à l’intérieur. Dans ce type d’évangélisation, il faut que le noyau ne soit pas statique. Il faut qu’il “tourne” comme l’eau qui s’engouffre dans un siphon. Ce travail de l’eau est très dynamique et entraîne tout ce qui flotte. Hélas, nos communautés ressemblent souvent à des eaux dormantes. Tant au niveau musical, de la mise en scène que du contenu. On est aussi peu attractif qu’une classe d’école à l’heure de la dictée.

La combinaison des modèles
Il est clair qu’il ne faut pas privilégier l’un ou l’autre des modèles. Au contraire, il faut apprendre à les combiner. Agir par inclusion et non par exclusion. Il y aura toujours des personnes sensibles à la démarche spirituelle de l’apôtre Paul, même si elle rencontre de moins en moins de succès. Dans le modèle lié à l’expérience de la samaritaine, c’est là que doit jouer la diversité, comme indiqué sur l’image de la spirale.

Il y a certaines approches situées sur l’extérieur qui n’aboutissent jamais au noyau, c’est à dire à une véritable rencontre avec le Christ. C’est à l’extérieur, au contact de la réalité des gens, que se situent souvent toutes les actions liées à la diffusion des valeurs chrétiennes, par la musique, les arts, les supports numériques, etc… Ce sont des activités très gourmandes en finances et en temps, mais très peu génératrices de résultats durables. Quelles sont les stratégies pour permettre que le travail sur l’extérieur pénètre à l’intérieur et passe par la porte vers l’éternité?

Conversion aujourd’hui

 

Une idée d’intégration en prenant comme parabole le canyoning

 

Dans ce clip notez l’importance accordée à l’intégration dans l’église, corps du Christ. Nous avons trop longtemps privilégié la conversion “standalone”. Elle devrait toujours être liée à un processus d’intégration dans l’église qui n’est pas forcément à confondre avec les institutions ecclésiastiques. La conversion n’est qu’un point de départ et non une arrivée.

Avant sa trahison, Judas, le disciple du Christ, aurait sûrement été qualifié de “converti” dans le cadre de notre culture évangélique actuelle. Dans ce clip nous mettons aussi en avant l’idée d’un minimum de “catéchisme” pour participer à l’aventure. Ça c’est encore une stratégie à développer pour développer des ressources encore plus basiques que les cours Alpha.

Revitaliser le témoignage personnel

 

Mettre l’accent sur des stratégies qui ne soient pas liées forcément à des activités socio-culturelles mais à la vie avec les gens. C’est apprendre à entrer dans le noyau socio-culturel de la personne à qui on veut témoigner.

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